Justice, Bénin – L’affaire des fausses informations concernant l’ex-directeur général de la Police républicaine du Bénin, Soumaila Yaya, prend une tournure judiciaire. Deux individus soupçonnés d’avoir relayé des rumeurs sur une prétendue fuite de l’ancien haut gradé ont comparu, ce lundi 31 mars 2025, devant la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET).
Tout commence début mars 2025, lorsqu’une rumeur fait le tour des réseaux sociaux : Soumaila Yaya aurait quitté le Bénin par voie fluviale pour se réfugier au Nigeria après son limogeage. Une information immédiatement démentie par les autorités mais qui, entre-temps, a largement circulé, alimentant les spéculations.
Le Centre national d’investigations numériques (CNIN), saisi de l’affaire, remonte la piste des auteurs présumés et procède à l’arrestation de deux suspects à Parakou. Déférés devant le parquet spécial de la CRIET, ils sont placés sous mandat de dépôt le 9 mars 2025 et poursuivis pour « publication de fausses nouvelles » et « harcèlement par le biais d’un système électronique ».
Un procès marqué par des déclarations contrastées
Selon le compte rendu du journaliste Ozias Hounguè du site d’information Libre Express, les prévenus ont livré des versions divergentes devant la Cour hier lundi 31 mars 2025. Anagovo Barnabé, alias Prince, a reconnu avoir partagé l’information dans deux groupes WhatsApp, mais a nié en être l’auteur. Il a expliqué avoir été convoqué par le CNIN à Parakou avant d’être placé en garde à vue, puis déféré devant la CRIET.
L’autre prévenu, Ouorou Gani Bio Aliou, se présente comme un roi et affirme n’avoir fait que partager des captures d’écran liées aux funérailles du ministre défunt Yves Kouaro Chabi. Il soutient qu’il ignorait avoir, dans le même temps, relayé la fausse information concernant Soumaila Yaya.
Un dossier reporté au 7 avril
À l’issue de cette première audience, la CRIET a décidé de renvoyer l’affaire au lundi 7 avril 2025 pour la poursuite du procès. Cette affaire intervient dans un contexte où la lutte contre la désinformation est devenue une priorité pour les autorités béninoises.
Pour rappel, le départ de Soumaila Yaya de la tête de la Police républicaine a été acté lors du conseil des ministres du 5 février 2025. Il a été remplacé par son adjoint, le contrôleur général de police Kokou Brice Alowanou, désormais en charge de l’institution