Infrastructures, Bénin – Fini le temps des reprofilages bâclés, des routes en terre laissées à l’abandon après les premières pluies, et des contrats à exécution unique sans suivi. Invité de l’émission PAG 2021-2026 | Reddition de comptes – volet « Transports », diffusée le jeudi 22 mai 2025, le ministre du Cadre de Vie et des Transports, chargé du Développement durable, José Didier Tonato, a levé le voile sur une réforme de fond qui promet de transformer durablement l’entretien des voies rurales.
À l’ère des ambitions agricoles et de la nécessité de désenclaver les zones de production, le gouvernement béninois opte désormais pour une contractualisation de long terme.
Un nouveau contrat de confiance sur plusieurs années
« La dernière étape de la stratégie va être — et cela commence cette année — que la route soit placée sous contrat avec une entreprise pour une période de trois à cinq ans », a expliqué le ministre Tonato. L’entreprise contractante ne sera plus seulement chargée de reprofiler la route : elle devra en garantir la praticabilité permanente, en toute saison.
Concrètement, cela signifie que les entreprises devront désormais maintenir une présence continue sur le terrain, intervenir à la moindre dégradation et assumer l’entière responsabilité de la qualité des infrastructures pendant toute la durée du contrat. Une logique de redevabilité et de performance qui tranche radicalement avec l’approche précédente, qualifiée implicitement par le ministre de peu rigoureuse.
Vers un maillage national plus robuste
Selon les précisions du ministre, le réseau des routes en terre et pistes rurales du Bénin couvre aujourd’hui environ 12 000 kilomètres. Ce maillage dense constitue une colonne vertébrale vitale pour l’économie agricole du pays.
« C’est un programme de pistes que nous identifions avec les associations de producteurs », a-t-il souligné, tout en précisant qu’il reste piloté par le ministère de l’Agriculture. L’objectif est d’améliorer l’écoulement des produits agricoles, de faciliter la mobilité des populations rurales et d’enclencher un cercle vertueux de développement local.
En parallèle, le gouvernement projette de moderniser progressivement ce réseau. Sur les 12 000 kilomètres existants, 3 500 km font déjà l’objet d’études en vue de leur futur revêtement, a annoncé le ministre. Cette ambition vise à sortir progressivement ces pistes de leur statut précaire de « routes en terre » pour les transformer en voies modernes, plus résistantes et plus structurantes pour les territoires.
Une stratégie ancrée dans la durée
Cette réforme ne s’improvise pas. Elle s’inscrit dans une politique globale de réhabilitation et de modernisation du réseau routier béninois. Le ministre a rappelé que 3 000 km de routes ont déjà été réalisés ces dernières années, venant s’ajouter aux 2 000 km construits entre 1960 et 2016, aujourd’hui entièrement réhabilités. À cela s’ajoutent les nouvelles études en cours, ainsi que les 3 000 km de routes bitumées qui relient désormais toutes les communes du pays.
Avec cette nouvelle approche, le gouvernement, selon le ministre veut en finir avec les pistes qui se dégradent dès les premières pluies. Plus qu’un simple entretien, c’est une véritable gestion durable des infrastructures rurales qui se dessine. À terme, le pari est de garantir une accessibilité constante aux zones agricoles, quel que soit le climat — un enjeu capital pour la sécurité alimentaire, la mobilité et l’économie nationale.
Restez connectés à l’information stratégique en rejoignant notre chaîne WhatsApp : actus exclusives, alertes, et bien plus encore. Abonnez-vous ici 👉🏿 Chaîne WhatsApp La Marina BJ