Investissement, CEDEAO– Réunie en session ordinaire à Lomé le 30 juin 2025, la Banque d’investissement et de développement de la CEDEAO (BIDC) a annoncé un nouvel appui de taille à l’intégration économique ouest-africaine. Montant de l’enveloppe : 174 millions d’euros et 125 millions de dollars américains, soit l’équivalent de plus de 270 millions de dollars. Un soutien massif injecté dans cinq projets majeurs qui reflètent les priorités du moment : former la jeunesse, électrifier les zones enclavées et moderniser les infrastructures stratégiques.
Première escale : le Togo, où la BIDC annonce un financement à hauteur de 50 millions d’euros un projet porté par le groupe Planet One. Il s’agit de construire et d’équiper six centres d’enseignement technique et de formation professionnelle (ETFP). Environ 3 480 jeunes par an devraient y être formés à des métiers répondant aux besoins concrets du marché. Un projet qui s’inscrit dans la volonté du gouvernement togolais de faire de la formation un pilier de la compétitivité économique.
Double offensive en Guinée
En République de Guinée, la BIDC concentre près de la moitié de ses nouveaux engagements. Deux volets sont concernés. D’abord, 28,9 millions d’euros pour la réhabilitation de quatre lycées agricoles, afin de mieux outiller la jeunesse rurale et réduire le chômage structurel.
Ensuite, 95,16 millions d’euros pour la construction de trois microcentrales hydroélectriques à Poukou, Bolokoun et Biwbaw, d’une capacité combinée de 30 MW. Objectif : alimenter en énergie propre des zones jusqu’ici délaissées par le réseau national, tout en stimulant l’économie locale.
Industrie et logistique : Côte d’Ivoire et Nigéria dans le viseur
Autre pan stratégique : l’appui à l’industrialisation et aux infrastructures régionales. En Côte d’Ivoire, 25 millions de dollars US permettront à la Société de Ciment de Côte d’Ivoire d’importer 400 000 tonnes de clinker. Un renforcement crucial de la chaîne d’approvisionnement pour un secteur clé du BTP, dans un pays à forte croissance démographique et urbaine.
Enfin, au Nigéria, la BIDC engage 100 millions de dollars US dans le chantier de l’autoroute côtière Lagos-Calabar, longue de 47,7 km. En reliant neuf États fédérés, cette infrastructure vise à désenclaver les ports maritimes, dynamiser les corridors agro-industriels et créer une chaîne de valeur logistique régionale.
Tous ces projets s’inscrivent dans la matrice stratégique de la BIDC, qui place au cœur de ses interventions les Objectifs de Développement Durable (ODD) des Nations unies — notamment l’ODD 4 (éducation), l’ODD 7 (énergie propre et abordable), et l’ODD 9 (infrastructure, industrialisation et innovation). Avec cet engagement record, la banque régionale franchit un nouveau cap. Ses engagements cumulés dépassent désormais les 5 milliards de dollars US, preuve de son ambition d’agir non seulement comme bailleur, mais comme acteur structurant du développement ouest-africain.