Votre portail vers l'information stratégique au Bénin, en Afrique et au-delà
Votre portail vers l'information stratégique au Bénin, en Afrique et au-delà

Législatives 2026 au Bénin : Nourénou Atchadé dévoile une stratégie des Démocrates pour contrer le seuil des 20 %

Politique, BéninDevant quelques militants acquis à la cause de l’opposition, l’honorable député Nourénou Atchadé, deuxième vice-président du parti Les Démocrates, s’adresse aux invités de circonstance. Il ne s’agit pas seulement d’un discours politique, mais d’un véritable plan de bataille : contourner les pièges du nouveau code électoral et maintenir l’opposition dans l’arène parlementaire.

En déplacement politique avec ses collègues membres du bureau politique, dans les 15e et 16e circonscriptions électorales, le deuxième vice-président du parti Les Démocrates (LD) a dénoncé, devant ses militants, ce qu’il qualifie de « verrouillage méthodique » du champ politique béninois. En cause : les nouvelles dispositions du code électoral, adoptées en mars 2024, qui imposent à tout parti souhaitant entrer à l’Assemblée nationale d’obtenir au moins 20 % des suffrages exprimés dans chacune des 24 circonscriptions électorales.

« En 2023, seuls trois partis avaient franchi la barre des 10 % au niveau national : l’UPR, le BR et nous… Aujourd’hui, ils ont relevé le seuil à 20 % par circonscription, en sachant très bien qu’aucun parti n’a jamais réussi un tel exploit », a déclaré le président du groupe parlementaire Les Démocrates, sous les applaudissements nourris des partisans présents.

” … empêcher, les deux ensemble d’atteindre les 20 %”

Au-delà du seuil renforcé, la loi introduit une exception, rappelle l’honorable Nourénou Atchadé. Les partis ayant formé une coalition parlementaire préélectorale peuvent additionner leurs voix pour atteindre les 20 %. Une disposition que le deuxième vice-président de LD juge taillée sur mesure pour la mouvance présidentielle.

« Et quels sont ces deux partis ? En résumé, le code dit que si le BR et l’UPR ont chacun 10 % au niveau national, ils peuvent se mettre ensemble pour chercher les 20 %. Mais LD, qui n’a pas un autre parti avec qui conclure un accord, doit chercher les 20 % seul. Donc, le parti Les Démocrates est obligé d’avoir 20 % partout », martèle-t-il.

Un déséquilibre que le parti entend contrer par la remobilisation dans ses fiefs historiques. Et Cotonou en est un. En 2023, Les Démocrates s’y étaient imposés comme première force politique : 45,83 % dans la 16e, 42,57 % dans la 15e, contre des scores nettement inférieurs pour l’UPR (27,65 % et 27,79 %) et le BR (14,12 % et 17,57 %).

« Mais ce qu’on vous demande dans la 16e circonscription, c’est de les empêcher, les deux ensemble — les partis de la mouvance présidentielle, UPR et BR — d’atteindre les 20 %. On peut relever ce défi ! », a lancé le vice-président à la foule. « Oui ! », répondent les militants en chœur.

Au-delà de la défense des acquis, cette stratégie, révélée par Nourenou Atchadé, semble aussi anticiper un scénario plus large. Si aucun parti – y compris ceux de la majorité présidentielle – ne parvient à atteindre les 20 % requis dans l’ensemble des 24 circonscriptions, une telle impasse pourrait rendre inévitable soit une reprise du scrutin, soit notamment une nouvelle réforme du code électoral. En filigrane, Les Démocrates misent sur la démonstration que la loi actuelle est, à terme, inapplicable. Mais au regard des dernières élections législatives, pour Les Démocrates, réussir ce pari implique une discipline organisationnelle accrue, et un travail de terrain soutenu . À suivre.

Partager cet article
Lien partageable
Précédent

Affaire Akponna : le Parlement s’en mêle avec une commission d’enquête

Suivant

Entrepreneuriat au Bénin : Régis Facia partage 30 ans d’expérience avec Top Chrono

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Lire article suivant