Inflation, Bénin – Le mois de juin 2025 a été marqué par une légère baisse mensuelle des prix à la consommation au Bénin. Selon les données publiées par l’Institut national de la statistique et de la démographie (Instad), l’indice général est passé de 103,3 en mai à 103,2 en juin, soit une variation de -0,1 %. Une inflexion modeste, mais révélatrice d’un certain apaisement dans les marchés alimentaires.
La baisse observée provient principalement de la division “Produits alimentaires et boissons non alcoolisées”, dont l’indice a reculé de 0,7 % sur la période. Cette évolution est liée à la bonne disponibilité de plusieurs produits de base, très présents dans les habitudes de consommation des ménages.
Ainsi, les agrumes, notamment l’orange et le citron, ont enregistré une baisse de prix de 2,9 %, en lien avec la saison de récolte. L’huile de coton, a également connu une diminution similaire de 2,9 %. Quant au maïs, les opérations de déstockage ont favorisé un repli de 0,9 % dans la catégorie des céréales. Ces ajustements ont contribué à atténuer les tensions sur les prix alimentaires, offrant une certaine respiration aux consommateurs.
Hausse dans les transports : l’essence kpayo en cause
Ce soulagement sur les produits alimentaires a toutefois été en partie compensé par une hausse dans la division des transports, dont l’indice a augmenté de 2,2 %. En cause, la flambée du prix de l’essence, qui a bondi de 5,7 % sur la même période.
Selon l’éclairage de notre spécialiste à la rédaction, cette hausse est liée à la baisse de disponibilité de l’essence kpayo, ce carburant de contrebande encore largement utilisé dans le pays. « Le kpayo n’a pas disparu des circuits informels, mais il était moins abondant que d’habitude en juin, ce qui a déséquilibré le marché », explique-t-il.
Une inflation annuelle toujours maîtrisée
Hors produits à forte volatilité, l’inflation sous-jacente, indicateur plus stable, a également baissé, passant de 101,7 à 101,5 entre mai et juin 2025. En revanche, le taux d’inflation moyen annuel a légèrement augmenté. Il est passé de 1,0 % en mai à 1,1 % en juin, restant cependant bien en dessous du seuil de 3 % fixé comme critère de convergence par l’UEMOA. Cette évolution confirme une situation globalement maîtrisée, malgré des tensions localisées sur certains produits.
L’analyse par origine montre que les produits locaux ont vu leurs prix reculer de 0,5 % sur le mois, tandis que ceux des produits importés ont progressé de 1,1 %. Une situation qui souligne la résilience de la production nationale, dans un contexte économique encore exposé aux fluctuations des marchés internationaux.