Votre portail vers l'information stratégique au Bénin, en Afrique et au-delà
Votre portail vers l'information stratégique au Bénin, en Afrique et au-delà

Bénin – Numérique : en 2026, l’État veut passer de la connectivité à l’innovation

Projet de budget, BéninAprès avoir misé sur les infrastructures et l’élargissement de l’accès à Internet ces dernières années, le gouvernement béninois prévoit pour 2026 un repositionnement stratégique de sa politique numérique. Start-ups, intelligence artificielle et inclusion territoriale sont désormais au cœur des priorités, avec en toile de fond une volonté assumée de faire du numérique un levier de transformation économique, sociale et territoriale.

En matière de numérique, le régime actuel — fidèle à l’adage selon lequel « l’État est une continuité » — entend franchir un nouveau palier. Si les années précédentes ont été consacrées à l’extension du haut débit et à l’équipement progressif des établissements scolaires et universitaires, 2026 marque un virage conceptuel. Finies les politiques centrées exclusivement sur les infrastructures techniques. Il s’agit désormais d’exploiter tout le potentiel du numérique pour stimuler l’innovation locale, accompagner les mutations économiques et renforcer la cohésion sociale. C’est ce qui ressort du document de programmation des priorités sectorielles pour 2026, consulté par La Marina BJ, au compte du ministère du Numérique et de la Digitalisation.

Start-ups : structurer l’écosystème de l’innovation locale

Première priorité affichée, l’opérationnalisation du décret n°2023-095 portant label start-up. Adopté en 2023, ce décret a déjà permis de sélectionner en Mai dernier une première cohorte de quinze jeunes entreprises innovantes (LMBJ DU 13/05/2025). Actives dans des domaines aussi variés que la santé, l’agriculture, la cybersécurité, la mobilité ou encore l’édition numérique, ces start-ups bénéficieront pendant trois ans d’un accompagnement renforcé, d’une visibilité accrue et d’un accès facilité aux dispositifs d’appui.

L’annonce, pour 2026, de la poursuite de l’opérationnalisation du dispositif confirme que l’ambition gouvernementale ne faiblit pas : faire émerger un vivier de champions technologiques capables de répondre aux besoins locaux tout en rayonnant au-delà des frontières.

Intelligence artificielle : un virage technologique assumé

Autre orientation inédite pour 2026 c’est l’intégration de cas d’usage de l’intelligence artificielle dans les politiques publiques, en particulier dans les secteurs dits prioritaires. Selon les informations recueillies auprès de notre source bien informée, les domaines ciblés pourraient inclure la santé, l’agriculture, l’éducation et la gestion urbaine.

Le but est de dépasser la simple numérisation de l’administration pour entrer dans l’ère des services publics intelligents, prédictifs et personnalisés. Une approche ambitieuse, qui suppose un encadrement éthique, des ressources humaines qualifiées, et des partenariats technologiques adaptés. Si elle est bien conduite, cette politique pourrait générer des gains de performance significatifs et améliorer l’efficacité de l’action publique.

Inclusion numérique : combler les fractures, renforcer l’équité

La volonté d’inclusion numérique reste un axe structurant. Pour 2026, le ministère prévoit la création de 30 points numériques communautaires dans les communes encore non desservies. Une mesure pensée pour rapprocher les services digitaux des populations rurales ou enclavées, et garantir à tous un accès équitable aux opportunités offertes par le numérique.

Ce programme vient compléter la poursuite du déploiement du Réseau Béninois de l’Éducation et de la Recherche (RBER) dans les universités publiques, afin de consolider l’accès aux ressources numériques pour les étudiants, les enseignants-chercheurs et les services administratifs.

Enfin, le gouvernement prévoit la diversification des chaînes thématiques publiques, dans la continuité des réformes entamées en 2025. Après la modernisation du cadre législatif des médias, la construction du nouveau siège et la rénovation des studios de l’ex-ORTB — devenue désormais Société de Radiodiffusion et de Télévision du Bénin (SRTB) —, cette nouvelle phase vise à enrichir le paysage audiovisuel national et à mieux répondre aux attentes d’un public de plus en plus segmenté.

Une ambition numérique à consolider

Avec ces nouvelles priorités, le gouvernement béninois affirme une vision plus intégrée, plus technologique et plus inclusive du numérique. Mais entre vision stratégique et réalité opérationnelle, un défi de taille subsiste : aligner les moyens techniques, humains et budgétaires à la hauteur des ambitions annoncées.

Car si l’agenda est désormais clair, sa réussite dépendra d’un pilotage intersectoriel rigoureux, d’une gouvernance cohérente et de la capacité à fédérer un écosystème d’innovation encore morcelé. Le pari est audacieux, mais à la hauteur des enjeux d’un pays qui veut prendre pleinement sa place dans la révolution numérique continentale.

Partager cet article
Lien partageable
Précédent

Quotidienne – BRVM : BOA Bénin, leader du trio béninois

Suivant

Eaux, Forêts et Chasse au Bénin : Plus de 400 millions FCFA pour revitaliser les infrastructures locales

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Lire article suivant