Performance, La Marina BJ – Alors que Brelotte BA s’apprête à prendre les rênes du groupe à partir du 1er août 2025, il hérite d’un Sonatel solide et performant. Sous la direction de Sékou DRAME, Sonatel a en effet consolidé sa position de leader en Afrique de l’Ouest, affichant au premier semestre 2025 une croissance robuste dans un environnement marqué par une concurrence exacerbée et des exigences réglementaires renforcées. Fort d’un chiffre d’affaires en hausse de 9,4 % et d’un bénéfice net qui progresse de 8 %, le groupe se prépare désormais à prolonger cette dynamique sous une nouvelle direction, avec l’ambition d’accélérer l’innovation et l’impact social.
Au premier semestre 2025, le groupe, présent dans cinq pays d’Afrique de l’Ouest, a généré un chiffre d’affaires de 960,2 milliards de FCFA, en hausse continue, pour un bénéfice net de 208,1 milliards (+8 %), et un EBITDAAL de 458 milliards de FCFA, soit 47,7 % du chiffre d’affaires – en progression de 12,3 %. Ces performances confirment la résilience d’un groupe confronté à la montée en puissance de nouveaux acteurs régionaux et au durcissement de l’environnement réglementaire.
Avec 42,5 millions d’abonnés – dont 21,5 millions en très haut débit – et une base active de 12,6 millions d’utilisateurs d’Orange Money, Sonatel conserve sa position de leader sur ses cinq marchés (Sénégal, Mali, Guinée, Guinée-Bissau et Sierra Leone). L’opérateur continue de miser sur une stratégie de densification des infrastructures. Près de 153 milliards de FCFA ont été injectés au cours du semestre pour accélérer, entre autres, le déploiement de la fibre optique, étendre la couverture 4G et 5G, et renforcer les capacités dans le cloud et les services ICT.
Une vision au-delà des télécoms
Selon la communication du groupe, Sonatel ne se contente plus de vendre des minutes et des gigas. Le groupe affirme de plus en plus sa volonté de jouer un rôle structurant dans la souveraineté numérique régionale. En ligne de mire : l’éducation, l’entrepreneuriat numérique, l’énergie renouvelable et les services de santé connectée. Un virage stratégique, amplifié par le développement de ses Orange Digital Centers (cinq centres et neuf clubs) qui ont déjà formé plus de 12 000 jeunes aux métiers du numérique, ainsi que par une présence accrue dans les écosystèmes entrepreneuriaux locaux.
Sur le terrain, l’approche sociétale se renforce. De Podor à Freetown, en passant par Kankan ou Mamou, Sonatel multiplie les initiatives : équipements numériques pour les écoles, déploiement de maisons digitales, rénovation de centres de santé, campagnes de dépistage, financement de bourses scolaires. L’engagement environnemental n’est pas en reste : 100 % des sites techniques en Guinée fonctionnent à l’énergie solaire, et le groupe ambitionne d’atteindre 50 % d’énergie renouvelable sur l’ensemble de ses opérations d’ici fin 2025.
La stratégie du « soft power numérique »
Derrière la prudence affichée, c’est une montée en puissance que le groupe orchestre. Moins spectaculaire que celle de ses concurrents sud-africains ou indiens, mais plus enracinée, plus adaptée aux réalités locales. Loin de la logique de volume à tout prix, Sonatel peaufine un positionnement d’acteur intégré, soucieux de son impact économique et social, et visiblement en phase avec les attentes des gouvernements.
La nouvelle direction générale, attendue dans les prochains jours, devra inscrire son action dans cette double exigence : rentabilité durable et contribution concrète au développement régional. Une transition stratégique scrutée de près, à l’heure où le secteur télécom africain entre dans une phase de recomposition accélérée.