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Présidentielle 2026 : Romuald Wadagni, un candidat qui fédère, de la mouvance aux voix critiques ?

Politique, La Marina BJEn l’espace de quelques heures, Romuald Wadagni est passé du statut de technocrate discret à celui de figure centrale du paysage politique béninois. La désignation du ministre d’État chargé de l’Économie et des Finances comme candidat unique de la mouvance présidentielle n’a pas seulement clos des mois de spéculations, elle a déclenché une démonstration d’unité politique rarement observée depuis quelques années au Bénin.

Entre adhésion des ténors du régime de la rupture, ralliement de figures influentes de la majorité présidentielle, messages d’appui d’anciens dirigeants et échos favorables sur les réseaux sociaux, le candidat président à la succession de Patrice Talon a entamé sa première sortie officielle avec une démonstration d’unité politique.

Pour Joël Atayi Guèdègbè, expert en gouvernance, le choix du ministre d’État Romuald Wadagni illustre une dynamique politique maîtrisée. Invité de l’émission spéciale de BIP Radio, il estime que le consensus autour du candidat président Romuald Wadagni est « notable » au vu de ce que, dès que l’information a été révélée, les présidents du Bloc Républicain et de l’Union Progressiste le Renouveau, seuls partis disposant d’élus dans la mouvance présidentielle, ont endossé ensemble cette candidature.

Ralliements en chaîne au sein de la majorité

Premier acte de sa tournée dans les instances politiques : le siège du Bloc Républicain (BR). Le candidat président Romuald Wadagni y a été accueilli ce lundi 1er septembre 2025 par son aîné au gouvernement, le ministre d’État Abdoulaye Bio Tchané, premier responsable du parti, qui a tenu à défendre la stature politique de celui qui est souvent présenté comme un technocrate.

« Je le connais depuis des années. Je travaille avec lui un peu plus de neuf ans maintenant et je le connais assez sur tous les angles professionnellement, je connais le caractère, je connais ses capacités intellectuelles. Il est un bon ministre de la République », a-t-il déclaré sur l’émission spéciale de BIP Radio consacrée à cette désignation.

Pour l’ancien candidat à l’élection présidentielle, il ne partage pas l’avis selon lequel le candidat président Romuald Wadagni n’a pas de vie politique. D’après lui, certes, il n’est pas membre d’un parti, mais en tant que ministre des Finances, il est acteur politique par définition. Le ministre d’État souligne que le candidat président Romuald Wadagni, pendant son long séjour au gouvernement, a plusieurs fois participé aux arbitrages de société et aux décisions de développement du pays. Par conséquent, son absence d’étiquette partisane ne réduit en rien sa capacité à fédérer les Béninois et à servir la nation.

Lors de cette rencontre au siège du Bloc Républicain, Seidou Adambi, ancien ministre de l’Énergie et figure politique influente du pays, récemment réintégré au bureau politique du BR après sa suspension pour des ambitions présidentielles non conformes au parti auquel il appartient, a salué « un technocrate fini dans sa rigueur » et un bon choix pour la continuité et pour préserver les acquis du pays. L’homme politique de la huitième circonscription électorale se réjouit même que la visite du candidat président Romuald Wadagni coïncide avec son retour dans les instances du parti.

Du côté de Moele-Bénin, parti soutenant également le régime de la rupture, son président Jacques Ayadji, a exprimé sa « gratitude et sa considération » au candidat président Romuald Wadagni, annonçant une rencontre officielle le 4 septembre avec le bureau politique de Moele-Bénin. Le ministre conseiller Jacques Ayadji a rappelé que sa formation avait, bien avant la désignation, annoncé son soutien au candidat choisi par l’actuel chef de l’État, Patrice Talon, une position désormais formalisée.

Les maires de Bohicon, Ruffino d’Almeida, et de Cotonou, Luc Sètondji Atrokpo, ont également salué ce choix, tout comme plusieurs figures locales.

Selon nos informations, le candidat président Romuald Wadagni est attendu au siège de l’Union Progressiste le Renouveau (UP-R), dont le président Joseph Djogbenou a déjà déclaré qu’il est son candidat (LMBJ DU 1/09/2025), mais également auprès des autres partis de la mouvance avant une tournée chez des personnalités influentes du pays.

Une adhésion qui dépasse le cercle présidentiel

L’ancien président de la Cour suprême, Ousmane Batoko, pourtant critique du régime de Patrice Talon par moments, s’est réjoui d’« une candidature souhaitée depuis de longues années ».

Avec Romuald Wadagni président, « nous ferons mieux pour la liberté, nous ferons mieux pour la démocratie », a-t-il affirmé lors d’un événement qu’il a organisé dans la ville de Natitingou.

Autre voix forte, Nicéphore Soglo, premier président élu au suffrage universel en 1991, a déclaré que le candidat président « Romuald Wadagni était le plus qualifié pour continuer l’œuvre de Patrice Talon » (LMBJ du 1/09/2025).

Sur les réseaux sociaux, le soutien populaire est manifeste. Plusieurs analystes critiques du régime actuel estiment que le profil du candidat président Romuald Wadagni, perçu comme technocrate indépendant, pourrait séduire au-delà des électeurs traditionnels de la mouvance. « Ce choix surprend, mais il pourrait désarmer l’opposition si elle ne présente pas une alternative crédible », analyse un de nos communicants politiques à la rédaction.

La rapidité avec laquelle les soutiens affluent illustre la stratégie du camp présidentiel de transformer une désignation annoncée comme « naturelle » en un mouvement de consensus politique national. Cette unanimité, soigneusement orchestrée, illustre une stratégie claire qui vise à faire du candidat président Romuald Wadagni l’incarnation de la stabilité économique et du bilan du régime de la rupture. L’ancien auditeur international, propulsé au rang de candidat unique des deux grands partis politiques du pays en termes d’élus, porte désormais un double fardeau : celui de préserver les acquis tout en rassurant une opinion publique exigeante sur les libertés et l’équilibre démocratique.

En donnant son accord au choix de la mouvance présidentielle sur un profil jugé « apolitique » mais au cœur de l’appareil d’État, Patrice Talon signe une transition préparée avec précision. Si le candidat président Romuald Wadagni réussit, le Bénin pourrait inscrire son nom parmi les rares pays africains où une succession présidentielle rime avec continuité assumée et gouvernance anticipée. Pour l’instant, le ministre d’État Romuald Wadagni apparaît comme un candidat capable de rassembler, de la mouvance présidentielle jusqu’aux voix les plus critiques.

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