Politique, La Marina BJ – La candidature du ministre d’État Romuald Wadagni à la présidentielle de 2026 n’a pas tardé à faire réagir l’opposition. Dans un communiqué officiel daté du jeudi 4 septembre, le parti Les Démocrates dénonce un probable délit d’initié, estimant que le maintien du ministre d’État chargé de l’Économie et des Finances à son poste au gouvernement pourrait compromettre l’équité du processus électoral.
Au cœur de la polémique se trouve la Direction générale des impôts (DGI), structure rattachée au ministère du candidat de la mouvance et chargée de délivrer les quitus fiscaux, document indispensable pour tout postulant. Pour l’opposition, cette situation crée un conflit d’intérêts flagrant. D’après le communiqué, Romuald Wadagni contrôlerait indirectement l’instance qui doit autoriser ses adversaires à entrer en lice. « Dans un État démocratique bien établi, la logique recommande que le ministre d’État renonce à ses fonctions actuelles », insiste le texte.
Une sortie en écho à la DGI
Cette prise de position intervient au lendemain d’un autre communiqué, cette fois signé par la Direction générale des impôts, qui annonçait l’ouverture prochaine de sa plateforme en ligne pour le dépôt des demandes de quitus fiscaux. L’administration a assuré avoir renforcé son système informatique afin de garantir la fluidité du processus et de prévenir tout dysfonctionnement à l’approche des échéances électorales. Pour Les Démocrates, ces assurances techniques ne suffisent donc pas à lever les doutes politiques.
En plaçant la question de l’impartialité au centre du débat, le parti d’opposition exige de Romuald Wadagni qu’il démissionne de son poste ministériel pour que la compétition électorale se déroule sans suspicion. Pour l’opposition, un tel geste relèverait non seulement du respect de l’éthique démocratique, mais aussi d’une « culture administrative » qui garantirait à tous les citoyens l’égalité devant la loi et les institutions.
Une inquiétude fondée… ou instrumentalisée ?
La simultanéité des deux communications, celle de la DGI et celle de l’opposition , donne à cette polémique une résonance particulière. La question demeure toutefois de savoir si l’inquiétude du parti Les Démocrates est-elle réellement justifiée ? Le quitus fiscal reste un document encadré par des procédures strictes, et la DGI en a récemment donné des garanties. Pourtant, dans un contexte où la confiance dans les institutions est scrutée, la perception d’un conflit d’intérêts peut peser autant que les faits eux-mêmes. Dès lors, plus qu’un obstacle, « l’offensive de l’opposition pourrait relever d’un calcul politique visant à installer dans l’opinion l’idée d’un candidat déjà juge et partie » selon notre spécialiste à la rédaction.
Le communiqué du parti d’opposition Les Démocrates affirme d’ailleurs que dès l’annonce de cette candidature, les populations, selon eux, « ont exprimé leurs vives inquiétudes face à un probable délit d’initié entre sa responsabilité de ministre de l’Économie, des Finances et de la Coopération, ministère sous lequel se trouve la Direction générale des impôts (instance chargée de la délivrance des quitus fiscaux) et l’impartialité qui doit s’observer dans la délivrance de ce précieux document à ses potentiels adversaires, même si ces derniers remplissent les conditions ».