Développement, La Marina BJ — Depuis un demi-siècle, le Fonds africain de développement (FAD), guichet concessionnel du Groupe de la Banque africaine de développement, irrigue le développement béninois à coups d’investissements ciblés. Agriculture, transport, énergie, eau, santé : selon la dernière fiche d’information de l’institution, plus d’un milliard de dollars ont été engagés pour accompagner les grandes mutations économiques et sociales du pays.
Peu d’institutions financières peuvent se prévaloir d’une présence aussi constante que celle du FAD au Bénin. Depuis 1974, le pays a bénéficié de 60 projets, représentant un engagement global de 1,05 milliard de dollars américains..L’institution a concentré ses efforts sur des secteurs structurants : agriculture et développement rural, infrastructures de transport, énergie, eau et assainissement, mais aussi éducation, santé et gouvernance économique.
Sur ce total, 45 projets ont été achevés, 14 sont encore en cours d’exécution et 3 ont été nouvellement approuvés. Un bilan qui, au-delà des chiffres, reflète une approche pragmatique : celle d’un développement ancré dans les réalités locales, mais tourné vers l’intégration régionale et la résilience.
L’agriculture, pilier de la souveraineté économique
Premier secteur bénéficiaire du soutien du FAD, l’agriculture concentre 350 millions de dollars d’investissements à travers quinze projets. Des chaînes de valeur agricoles à la sécurité alimentaire et à la résilience, les interventions du FAD ont contribué à redessiner le paysage rural béninois.
Le Projet de développement des chaînes de valeur agricoles (2024, 50 M$) illustre cette dynamique : il mise sur la modernisation de la production, l’appui aux petits exploitants et l’accès aux marchés. À cela s’ajoutent le Projet de sécurité alimentaire (2020, 40 M$) et plusieurs initiatives d’amélioration de la productivité et de réduction de la pauvreté rurale. Dans un contexte de vulnérabilité climatique croissante, ces financements soutiennent la transition vers une agriculture plus compétitive, inclusive et résiliente.
Routes et intégration : les leviers d’une économie connectée
Le secteur des transports, deuxième poste d’investissement avec 250 millions de dollars pour dix projets, incarne la vision d’un Bénin mieux connecté. Le projet de réhabilitation de la route Lomé–Cotonou (2016, 70 M$) ou encore le projet de développement des infrastructures routières (2012, 50 M$) visent à fluidifier les échanges commerciaux et à désenclaver les pôles économiques.
L’objectif est de consolider la position du Bénin comme plateforme logistique régionale, en appui au Port autonome de Cotonou. Dans un pays où la route demeure la colonne vertébrale du transport de marchandises, ces investissements sont synonymes de compétitivité et d’intégration régionale.
L’eau et l’électricité, deux marqueurs du développement social
Autre priorité du FAD : l’accès aux services essentiels. Avec 150 millions de dollars investis dans l’eau et l’assainissement, l’institution a permis la mise en œuvre de huit grands projets, dont ceux de Cotonou, Porto-Novo et de plusieurs communes rurales. L’enjeu : garantir une eau potable de qualité, réduire les maladies hydriques et améliorer les conditions d’hygiène, notamment dans les zones défavorisées.
Dans le même esprit, le secteur de l’énergie a bénéficié d’un soutien de 100 millions de dollars. L’accent a été mis sur l’électrification rurale (2018, 50 M$) et la réforme du secteur (2016, 15 M$). Ces programmes traduisent une ambition : rapprocher l’électricité des populations isolées et soutenir les politiques nationales de transition énergétique.
Capital humain et résilience : la nouvelle donne
Le secteur social, avec 120 millions de dollars d’engagements, complète le tableau. Le Projet d’appui à l’enseignement technique et à la formation professionnelle (2016, 15 M$), le Projet de développement des systèmes de santé (2012, 15 M$) ou encore le Projet emploi des jeunes (2005, 15 M$) témoignent d’une orientation claire vers le capital humain, facteur central de stabilité et de compétitivité.
Parallèlement, le Projet ADRIFi, approuvé en juillet 2025 pour 3,25 M$, vise à renforcer la résilience face aux catastrophes naturelles. En s’attaquant aux risques climatiques et à la gouvernance environnementale, le FAD s’inscrit désormais dans une logique d’anticipation et de durabilité.
L’histoire du FAD au Bénin se lit comme celle d’un partenariat de confiance, fondé sur des priorités partagées : infrastructures, inclusion et durabilité. De la vallée du Mono aux corridors routiers régionaux, de la réhabilitation des exploitations agricoles à l’électrification des zones rurales, l’institution a accompagné pas à pas la transformation du pays.
Avec plus d’un milliard de dollars mobilisés et un taux de réalisation de 75 %, le Bénin s’impose comme l’un des bénéficiaires les plus constants du FAD en Afrique de l’Ouest. Une relation qui illustre la solidité d’un modèle de développement africain fondé sur la planification, la coopération et la performance.