Hydrocarbures, La Marina BJ – En tant que pays importateur de la totalité de ses besoins en produits pétroliers, le Bénin entend désormais s’assurer, par lui-même, de la qualité et de la conformité des carburants qui entrent sur son territoire. Pour y parvenir, le gouvernement, à travers la Société Nationale des Hydrocarbures du Bénin (SNH-BENIN), travaille à la mise en place d’un laboratoire national d’analyse des produits pétroliers, une infrastructure appelée à jouer un rôle clé dans la politique de sécurisation énergétique du pays.
En prélude à ce chantier stratégique, inscrit dans la stratégie nationale de sécurisation de l’approvisionnement en produits pétroliers et gaziers, la SNH-BENIN a, selon nos informations, validé une étude de faisabilité. Celle-ci devra en définir les contours techniques, institutionnels et économiques, première étape vers la réalisation d’un projet à forte valeur scientifique et stratégique.
Une infrastructure à haute valeur ajoutée
L’étude, confiée à une firme spécialisée, portera sur la conception technique, architecturale et environnementale du futur laboratoire, ainsi que sur son modèle économique et son plan d’exploitation. Selon une source proche du dossier, l’ambition est de bâtir une infrastructure de référence régionale, conforme aux standards internationaux, équipée de technologies de pointe et accréditée selon les normes ISO.
L’étude de faisabilité inclura également l’évaluation des impacts environnementaux et sociaux du projet, l’élaboration des termes de référence pour les travaux et l’acquisition des équipements, ainsi qu’un plan de certification complet préalable à l’accréditation du futur laboratoire. Elle définira en outre les types d’appareillages à installer, les dispositifs de contrôle qualité, et proposera un organigramme assorti des profils de personnel et d’un plan de formation répondant aux standards internationaux de l’industrie pétrolière.
Au-delà des équipements, la mission vise à créer une expertise nationale durable, capable de garantir la qualité des analyses sans dépendre de ressources extérieures. Pour la SNH-BENIN, ce projet s’inscrit dans une logique de consolidation et de montée en puissance. L’entreprise publique, chargée d’encadrer la gestion du secteur pétrolier, cherche à élargir son champ d’action tout en renforçant sa crédibilité technique. À terme, le futur laboratoire deviendrait un instrument stratégique au service de la régulation, de la transparence et de la compétitivité énergétique du pays.
Un levier régional en perspective
Au-delà de sa portée nationale, le projet porte une ambition régionale. Dans une Afrique de l’Ouest où peu de pays disposent d’infrastructures certifiées pour le contrôle des produits pétroliers, le Bénin pourrait, à moyen terme, se positionner comme un hub d’analyse au service des États voisins — notamment dans un contexte de développement croissant des échanges pétroliers transfrontaliers.
La mission de faisabilité, prévue sur trois mois, donnera le ton : choix du site, plan d’aménagement, estimation des coûts, identification des sources de financement et définition du calendrier de mise en œuvre. Si le projet se concrétise, le Bénin rejoindrait le cercle restreint des pays africains capables de garantir, en toute autonomie, la qualité et la conformité de leurs produits pétroliers.
En misant sur la science et la rigueur technique, le pays confirme une orientation stratégique : celle d’une souveraineté énergétique construite sur des bases durables et mesurables. Un chantier discret, mais décisif, qui traduit la volonté du Bénin de s’imposer comme un acteur crédible et respecté de la gouvernance énergétique régionale.
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