Marché des titres publics – La Marina BJ — Dans son rapport sur le marché des titres publics au troisième trimestre 2025, UMOA-Titres indique que le Bénin ne prévoit aucune émission de bons ou d’obligations du Trésor pour la période allant d’octobre à décembre 2025. Une décision rare, confirmée par le calendrier du quatrième trimestre, la première, qui traduit un moment d’ajustement stratégique dans la gestion de la dette intérieure et du financement du budget national.
Selon les données du rapport, le Bénin a mobilisé 99 milliards FCFA sur le marché régional au cours du troisième trimestre, exclusivement à travers des bons du Trésor à trois mois. Ces titres à court terme, émis en juillet, août et septembre, affichaient des taux marginaux oscillant entre 5,00 % et 5,33 %, traduisant un accès encore favorable au financement à court terme.
Mais pour le quatrième trimestre 2025, l’Agence régionale annonce aucune adjudication prévue. Cette absence du Bénin sur le calendrier des émissions tranche avec la régularité observée depuis 2020, où le Trésor béninois intervenait chaque trimestre sur le marché UMOA-Titres.
Une décision synonyme de prudence budgétaire
Cette pause dans les émissions survient alors que le déficit budgétaire national recule progressivement à 2,9 % du PIB, contre 3 % en 2024 et 4,1 % en 2023, selon les estimations de la BCEAO. Les recettes et dons, en hausse à 2 241,4 milliards FCFA, confirment la dynamique d’un budget mieux équilibré et moins dépendant du recours à la dette de marché.
L’absence d’émission pour le dernier trimestre pourrait ainsi s’expliquer par un besoin de financement réduit, lié à une gestion plus rigoureuse de la trésorerie publique et à une meilleure exécution des dépenses budgétaires. Cette orientation s’inscrit dans la trajectoire de convergence de l’UEMOA, qui fixe à 3 % le plafond de déficit budgétaire.
Un marqueur de confiance à l’égard du marché régional
Sur le marché secondaire, le rapport note que les volumes de transactions sur les titres béninois ont légèrement reculé, passant de 35,35 milliards FCFA au 2ᵉ trimestre à 20,34 milliards au 3ᵉ trimestre, une baisse cohérente avec la diminution de l’offre nouvelle. Toutefois, l’encours total des titres publics béninois reste solide, soutenu par la confiance des investisseurs régionaux : près de la moitié (49,4 %) des porteurs de titres sont basés au Bénin, le reste se répartissant entre la Côte d’Ivoire, le Sénégal et le Burkina Faso.
En se retirant temporairement du marché, le Bénin envoie un signal de discipline financière à ses partenaires régionaux et aux investisseurs. Ce repositionnement prudent, combiné à une stabilisation du service de la dette et à une réduction du déficit, confirme la volonté des autorités de maintenir la trajectoire budgétaire soutenable engagée depuis 2021.
