Justice & Finances publiques , La Marina BJ – De janvier à juin 2025, le Trésor béninois enregistre une nette embellie dans une rubrique souvent considérée comme marginale au sein des recettes non fiscales : les amendes et condamnations pécuniaires. Avec 636,9 millions de FCFA mobilisés à fin juin, contre 344,4 millions à la même période en 2024, la progression atteint 84,9 %.
Fixées à 730 millions de FCFA pour l’ensemble de l’exercice 2025, les recettes issues des sanctions judiciaires et administratives affichent déjà un taux de réalisation de 87,3 % en seulement six mois. À la même échéance l’année dernière, le niveau de recouvrement plafonnait à 51,4 % des prévisions annuelles. Cette évolution témoigne d’une efficacité accrue dans la chaîne de recouvrement, mais aussi d’un durcissement de l’application des décisions pécuniaires par les juridictions et les services compétents.
Un effet combiné entre contrôle et exécution
Les données fournies par la Direction Générale du Trésor et de la Comptabilité Publique (DGTCP) montrent que le taux de croissance entre mars et juin 2025 atteint 216,8 %, confirmant une dynamique accélérée au deuxième trimestre. Derrière ces chiffres se cachent plusieurs facteurs convergents : un renforcement du suivi des amendes liées aux infractions économiques et financières, une meilleure coordination entre les juridictions et le Trésor public pour exécuter les décisions, ainsi qu’une volonté affirmée des autorités d’élargir l’assiette des recettes non fiscales.
Ce regain souligne la place croissante de l’appareil judiciaire dans la mobilisation des ressources de l’État.
Une rubrique encore modeste mais stratégique
Au-delà des amendes, le premier semestre 2025 révèle d’autres performances remarquables. Les produits financiers, portés par les placements et la gestion active de la trésorerie publique, atteignent déjà 123,5 % de leur objectif annuel, soit 40,7 milliards de FCFA mobilisés. Les autres recettes non fiscales dépassent également leur cible avec un taux de réalisation de 134,5 %, traduisant une volatilité certaine mais aussi un potentiel de croissance inédit.
Dans le même temps, les amendes et condamnations restent loin derrière les produits financiers (40,7 milliards de FCFA au 30 juin 2025) ou les droits et frais administratifs (11,4 milliards). Mais leur rythme de progression contraste avec la contre-performance de certaines rubriques, notamment les frais administratifs, en recul de 47,5 % sur un an.
Cette évolution confère aux sanctions pécuniaires un rôle stratégique : celui d’une source de recettes en forte accélération, capable de compenser partiellement les baisses enregistrées ailleurs. Dans un contexte où l’exécutif mise sur une discipline budgétaire renforcée et sur la diversification des financements, cette performance ouvre de nouvelles perspectives.
Enfin, notons qu’au 31 juin 2025, la réalisation globale de la Direction générale du Trésor et de la Comptabilité publique s’établit à 87,1 milliards de FCFA, pour une prévision annuelle de 128,8 milliards de FCFA, soit 63 % de l’objectif déjà atteint à mi-parcours.