Inflation, Bénin – L’Institut national de la statistique et de la démographie (INStaD) a rendu public, ce vendredi 9 mai, les chiffres de l’Indice Harmonisé des Prix à la Consommation (IHPC) pour le mois d’avril 2025. Il en ressort une légère progression de l’inflation, tirée par une envolée des prix dans le panier alimentaire.
En s’établissant à 103,0 contre 102,8 en mars, l’indice général des prix à la consommation affiche une variation mensuelle de +0,3 %. Cette évolution est largement imputable à la division « Produits alimentaires et boissons non alcoolisées », dont les prix ont bondi de 1,5 %. L’igname, le maïs et les produits de la mer sont les principaux contributeurs de cette poussée.
Alimentation sous pression
Le détail est révélateur d’une pression persistante sur certains segments clés du panier du consommateur béninois. Les prix des tubercules, plantains et légumes séchés ont connu une hausse spectaculaire de 7,4 %, portée par l’enchérissement de l’igname et de ses dérivés, dont les cossettes.
Le maïs en grains séchés, base alimentaire essentielle, a lui aussi vu ses prix grimper de 1,6 % en raison d’un repli de l’offre sur les marchés. Dans le même temps, les produits halieutiques, comme le poisson, ont progressé de 2,4 %, conséquence d’un déséquilibre entre une demande soutenue et une offre faiblement approvisionnée.
Essence « kpayo », contrepoids inattendu
Cette tendance haussière a toutefois été partiellement compensée par le recul des prix dans la division « Transports » (-1,5 %), grâce à une baisse notable des prix de l’essence de contrebande, le fameux « kpayo », dont l’offre s’est renforcée sur les circuits informels, provoquant une chute des prix de 3,6 % dans la sous-catégorie « Essence ». Ce facteur souligne l’impact paradoxal de l’économie informelle sur les équilibres macroéconomiques.
Inflation maîtrisée, vigilance maintenue
L’inflation sous-jacente, qui exclut les produits saisonniers et énergétiques, demeure globalement stable, à 101,5 contre 101,6 le mois précédent. Quant à l’inflation annuelle moyenne, calculée sur les vingt-quatre derniers mois, elle ressort à 1,2 %, en baisse de 0,2 point de pourcentage par rapport à mars.
Autre enseignement, la dichotomie entre produits locaux et importés. Si les prix des premiers ont augmenté de 0,6 %, ceux des seconds ont fléchi de 0,5 %, traduisant une reprise partielle des flux logistiques internationaux et une modération sur certains marchés extérieurs.
