Économie & Développement, La Marina BJ — Dans le sillage du Projet de Développement Intégré des Chaînes de Valeurs Agricoles (PDI-CVA) du Bénin, douze plateformes commerciales dédiées aux produits transformés seront implantées dans les principaux bassins de production du pays. Une façon de redessiner la carte agricole nationale autour de la transformation locale et de la création de valeur.
D’après des informations recueillies auprès de notre source bien informée, ces plateformes seront réparties entre le nord et le centre du Bénin, selon une logique d’équilibre territorial.
Une première infrastructure sera implantée à Malanville, carrefour stratégique du commerce transfrontalier avec le Niger. Cinq autres verront le jour à Banikoara, Kandi, Bembèrèkè, Sinendé et Kalalé, dans le deuxième pôle de développement agricole, zone à fort potentiel céréalier. Enfin, six plateformes compléteront le dispositif dans le pôle central regroupant Nikki, Tchaourou, Savè, Dassa-Zoumè, Glazoué et Savalou, des territoires qui concentrent à la fois un important bassin de production vivrière et une activité de transformation émergente.
De la récolte à la valeur ajoutée
Chaque plateforme aura pour mission de centraliser la transformation et la commercialisation des produits agricoles : riz étuvé, maïs décortiqué, dérivés du manioc ou de l’arachide. Ces infrastructures offriront aux acteurs locaux — producteurs, transformateurs, groupements féminins — des espaces modernes pour la vente, le stockage et la valorisation des produits. Elles visent aussi à réduire les pertes post-récolte, encore estimées à près de 30 % dans certaines filières, et à renforcer la qualité sanitaire des denrées destinées au marché intérieur et régional.
Au-delà du volet technique, c’est un nouvel écosystème agricole qui se dessine : les plateformes serviront de relais entre les champs et les marchés, tout en dynamisant l’entrepreneuriat rural. Les retombées attendues incluent la création d’emplois durables, une hausse des revenus agricoles et une meilleure intégration des femmes et des jeunes dans les chaînes de valeur.
Le pari d’une agriculture industrielle
Financé conjointement par la Banque Islamique de Développement (BID) et le gouvernement béninois, le PDI-CVA constitue l’un des leviers les plus structurants de la politique agricole nationale. Doté d’une enveloppe globale d’environ 20 millions de dollars, le projet ambitionne de toucher 25 000 ménages agricoles, soit plus de 100 000 bénéficiaires indirects, tout en créant 10 000 emplois le long des filières du riz et du maïs.
L’approche repose sur un principe clé : ancrer la valeur ajoutée sur le territoire plutôt que de l’exporter à bas prix sous forme de matières premières.
