La politique en République Démocratique du Congo continue de se complexifier avec la proposition de Moïse Katumbi visant à unifier l’opposition, et le refus catégorique de l’autre opposant Martin Fayulu de s’y joindre. Ce refus souligne non seulement les divisions persistantes au sein de l’opposition congolaise, mais également des visions fondamentalement différentes sur la stratégie à adopter face au pouvoir de Félix Tshissekedi.
Le contexte de la proposition de Katumbi
Moïse Katumbi, président du parti Ensemble pour la République et soutenu par ses parlementaires, a proposé un projet de règlement intérieur pour structurer l’opposition en une force politique unifiée. L’objectif de cette initiative est de maximiser l’impact de l’opposition sur la scène politique congolaise et de préparer le terrain pour de futures batailles électorales. Dans ce contexte, Katumbi a tendu une fois encore la main à Martin Fayulu, espérant rallier ce dernier à son projet de coopération.
Les raisons du refus de Fayulu
Martin Fayulu, président du parti ECIDE, en rejetant cette proposition, critique le changement d’approche du camp Katumbi, qui cherche à s’organiser de manière formelle. Selon Fayulu, cette initiative ne tient pas compte de la réalité politique actuelle en république Démocratique du Congo, marquée par des élections qu’il considère comme frauduleuses et non crédibles.Pour Fayulu et ses partisans, il n’y a pas de majorité ou d’opposition légitimes en RDC issues d’élections crédibles. Ils estiment que toute tentative de structuration de l’opposition légitimerait un système électoral corrompu. Fayulu insiste sur la nécessité de réformes électorales avant d’envisager toute coopération politique formelle.
Qui a tort et qui a raison ?
Le refus de Martin Fayulu s’explique par son engagement envers la justice électorale et la transparence. En restant fidèle à ses principes, Fayulu renforce sa crédibilité auprès de ses partisans. Cependant, cette position intransigeante risque de renforcer les divisions au sein de l’opposition, compromettant ainsi sa capacité à présenter un front uni contre le pouvoir en place.
Moïse Katumbi, en revanche, privilégie une approche pragmatique. Son initiative vise à structurer l’opposition pour la rendre plus efficace et influente, même au sein des institutions actuelles. Katumbi croit que l’unification et l’organisation de l’opposition sont essentielles pour affronter le pouvoir de manière concrète et stratégique.
Au delà de la question de qui a tort et qui a raison il est clair que l’opposition congolaise se trouve à un moment critique où elle doit naviguer entre le pragmatisme et la fidélité à ses principes. Pour surmonter ses divisions internes, l’opposition devra trouver un équilibre entre la nécessité de réformes électorales et l’importance de s’organiser dès maintenant pour être efficace. Si Fayulu et Katumbi ne parviennent pas à surmonter leurs divergences, l’opposition risque de rester fragmentée et affaiblie face à un pouvoir qui tire profit de ces dissensions.