Justice, Bénin – Après son arrestation, l’ancien directeur général de la Police nationale du Bénin, Louis Philippe Houndégnon, a été présenté, dans la soirée d’hier jeudi 14 novembre 2024, au parquet spécial de la Cour de Répression des Infractions Économiques et du Terrorisme (CRIET), qui lui a notifié son placement en détention provisoire. Sa première audience est fixée au 16 décembre 2024 et selon son avocat les conditions de cette procédure laissent déjà planer des doutes.
D’après Maître François Kèkè Adjignon, avocat de Louis Philippe Houndégnon, les conditions de déferrement de son client laissent à désirer. “Le processus s’est très mal déroulé”, a-t-il déclaré, ajoutant que son client a été effectivement “déposé en prison”. Contrairement à d’autres procédures où la détention provisoire peut être évitée, l’ancien haut fonctionnaire de la police républicaine n’a pas bénéficié de cette option, renforçant les interrogations de ses soutiens sur les motivations derrière son arrestation.
Un homme résilient face à l’épreuve
Les accusations portées contre Louis Philippe Houndégnon, comme l’a révélé son avocat, sont lourdes de sens. Il est poursuivi pour “harcèlement par voie électronique” et “incitation à la rébellion”. Ces chefs d’accusation semblent directement liés à ses récentes interventions publiques et prises de position critiques sur les réseaux sociaux.
Malgré la gravité de la situation, l’avocat de Louis Philippe Houndégnon a tenu à saluer la résilience de son client : “J’admire le général, il est resté courageux… il a bien pris les choses mieux que son avocat que je suis.” Cette déclaration met en avant la détermination d’un homme habitué aux pressions, mais aussi la charge émotionnelle que ce procès fait peser sur son entourage.
En attendant le 16 décembre, l’affaire Houndégnon polarise les opinions. Pour certains, il s’agit d’un processus légitime visant à préserver l’ordre public et la sécurité nationale. Pour d’autres, elle illustre une instrumentalisation de la justice pour museler une figure critique et renforcer le contrôle du pouvoir sur l’espace public.