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Abomey-Calavi : l’audit des marchés publics de 2021 dévoile une gestion chaotique et des investissements inexploités

Gouvernance, BéninComme annoncé dans un de nos précédents articles, la rédaction de La Marina BJ s’est penchée en détail sur certains résultats de l’audit de matérialité des marchés publics pour la gestion 2021, commandé par l’Autorité de Régulation des Marchés Publics (ARMP) et réalisé par le cabinet NIMADEN L. Expertises SARL. Pour ce premier volet, nous nous intéressons à la commune d’Abomey-Calavi, où 14 marchés ont été audités.

Entre équipements inutilisés, infrastructures abandonnées, malfaçons récurrentes et gestion opaque des dépenses, le constat est accablant. En savoir plus.

Des équipements inutilisés et des montants mal exploités

Plusieurs marchés conclus avec des entreprises locales révèlent des dysfonctionnements préoccupants. L’un des cas les plus significatifs concerne l’acquisition de deux groupes électrogènes de marque FIRMAN EPG 1500 SE de 15 KVA destinés aux arrondissements de Calavi et Ouèdo. Le marché, confié à SAINT BERNARD SARL pour un montant de 11 440 453 FCFA sur fonds communaux, a été visité par l’équipe d’audit le 16 février 2024. Alors que l’équipement destiné à Ouèdo est hors service depuis longtemps, sans qu’aucune initiative de réparation n’ait été prise, celui de l’arrondissement central de Calavi n’a jamais été installé, restant inutilisé depuis son acquisition en 2021.

Un autre cas illustre la mauvaise gestion des équipements publics : l’acquisition et l’installation d’un groupe électrogène de 350 KVA au profit de l’hôtel de ville, confiée à ALEPH-INFO pour un montant de 58 997 404 FCFA. Quoique fourni et installé, cet équipement est hors service depuis août 2023, faute de maintenance. L’équipe d’audit, qui s’est rendue sur site le 28 février 2024, a noté qu’aucune démarche n’avait été enclenchée pour sa réparation, mettant en lumière un gaspillage de ressources publiques.

Des infrastructures abandonnées ou mal exécutées

La gestion des infrastructures dans la commune ne fait pas meilleure figure. En effet, le magasin de stockage de produits agricoles à Zinvié, réalisé par ETS DANIEL ET FILS pour 40 464 287 FCFA, a été visité le 15 février 2024. Malgré que conforme aux spécifications techniques, ce bâtiment est aujourd’hui abandonné dans la brousse et n’a jamais été mis en service, privant la communauté de son utilité.

Aussi, la construction de toilettes modernes à Djadjo et à l’hôpital de zone de Calavi-Sô-Ava, un marché attribué à IMPERIAL STEVIN COMPANY pour 19 944 426 FCFA, a également montré des lacunes criantes lors de la visite du 27 février 2024. Les ouvrages présentent des malfaçons importantes, notamment l’absence de revêtement en faïence et de travaux d’étanchéité. Plus préoccupant encore, ces toilettes n’ont jamais été mises en service depuis leur construction, souligne le rapport.

Projets réalisés mais non conformes

Même les projets livrés présentent des anomalies qui nuisent à leur qualité et à leur durabilité. En premier, la réhabilitation de la maison des jeunes de Zinvié, confiée à ACT-BENIN SARL pour 24 860 200 FCFA, a été inspectée le 15 février 2024. Encore que globalement exécutés, les travaux présentent des fissures verticales, un plafond dégradé et l’absence de l’enseigne lumineuse prévue au contrat mentionne le rapport.

Dans le secteur éducatif, la construction d’un module de deux salles de classe à Kpanroun, réalisée par ETS IRIS PALACE pour un montant de 22 342 702 FCFA, a été visitée le 15 février 2024. Cependant, l’audit a mis en évidence des imperfections majeures, notamment dans la charpente, l’électricité et la maçonnerie.

Un point récurrent dans l’audit est l’absence de preuves de paiement ou de documents justifiant les dépenses effectuées. Pour plusieurs marchés, les pièces comptables ou justificatives n’ont pas été mises à disposition de l’équipe d’audit, compliquant toute traçabilité. Ce constat soulève des doutes sur la transparence et la rigueur des autorités contractantes dans la gestion des fonds publics.

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