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Présidence BAD : Romuald Wadagni saura-t-il triompher dans la guerre des alliances ?

Diplomatie, Bénin, AfriqueRomuald Wadagni, ministre béninois de l’économie et des Finances, se lance dans une quête ambitieuse pour la présidence de la Banque africaine de développement (BAD). Annoncée le 1er juillet 2024, la période de dépôt des candidatures s’achèvera le 31 janvier 2025, et l’élection du nouveau président se tiendra le 29 mai 2025 à Abidjan, en Côte d’Ivoire. Alors que l’échéance approche, l’interrogation se pose : Romuald Wadagni a-t-il les atouts nécessaires pour triompher dans cette compétition diplomatique de haut niveau ?

Cette institution de premier plan en Afrique attire des candidats de stature internationale, chacun présentant un parcours impressionnant. Dans ce contexte hautement compétitif, l’ascension de Wadagni semble d’autant plus ardue.

Le soutien régional : un enjeu majeur

Tout d’abord, le soutien stratégique déterminant du Nigeria, premier actionnaire de la BAD avec 8,696 % des droits de vote, pourrait être un atout crucial pour Wadagni. En l’absence de candidat nigérian, le Nigeria pourrait voir en Wadagni une option stratégique. Les relations diplomatiques renforcées entre le Bénin et son grand voisin de l’est, depuis l’arrivée de Bola Tinubu à la tête du Nigeria, ajoutent du poids à cette hypothèse.

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Ensuite, la Côte d’Ivoire, également parmi les dix principaux actionnaires de la BAD avec 3,82 % des droits de vote, pourrait jouer un rôle crucial. Les relations cordiales entre les présidents béninois et ivoirien, ainsi que l’absence de candidature ivoirienne, rendent plausible un soutien de la Côte d’Ivoire à Wadagni.

Néanmoins, l’Algérie, avec 5,064 % des droits de vote, envisage de présenter Rabah Arezki comme candidat, ce qui pourrait compliquer les perspectives de Wadagni. Une candidature algérienne pourrait bénéficier du soutien de l’Allemagne et de ses partenaires de l’Europe, désireuses de sécuriser leur approvisionnement en gaz naturel. Cette dimension géopolitique ajoute une complexité supplémentaire à la course vers la présidence de la Banque Africaine de Développement.

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Des alliances internationales en construction

Pour renforcer sa candidature, Romuald Wadagni a déjà entrepris une démarche diplomatique significative. Sa visite du 5 juillet dernier au Japon, qui détient 5,449 % des droits de vote de la BAD, constitue une étape clé dans son parcours semé d’embûches vers la présidence de cette institution. La rencontre avec Tsuji Kiyoto, ministre japonais délégué aux affaires étrangères, a certes permis d’approfondir les relations bilatérales, comme l’indique le communiqué officiel de l’ambassade du Japon au Bénin, toutefois, il ne fait aucun doute que les deux personnalités aient abordé la question du soutien japonais à Wadagni.

Pour le ministre d’État Romuald Wadagni, chaque soutien est décisif. Son succès dépendra de sa capacité à forger des alliances solides et à naviguer habilement dans le dédale de la diplomatie internationale et africaine. Alors que les dépôts de candidatures débutent, l’intensité de la course pour la présidence de la BAD ne cessera de croître.

Avec le Nigéria, les États-Unis et l’Égypte en tête des principaux actionnaires, et une poignée de pays subsahariens dans le top 10, l’élection du 29 mai 2025 s’annonce comme un moment déterminant. Romuald Wadagni, armé de son expérience et de ses stratégies, devra redoubler d’efforts pour se démarquer dans ce duel complexe. L’issue de cette compétition sera révélée au fil du temps, et seul l’avenir dira si ses efforts diplomatiques porteront leurs fruits.

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