Gouvernance, Bénin – Du 5 au 11 septembre 2024, une équipe du Fonds monétaire international (FMI) s’est rendue à Cotonou pour évaluer les récents développements économiques du Bénin. Dirigée par M. Constant Lonkeng, cette mission a rencontré des représentants du gouvernement, notamment le ministre de l’Économie et des Finances, M. Romuald Wadagni, le ministre du Développement, M. Abdoulaye Bio Tchane, ainsi que le ministre de la Santé, M. Benjamin Hounkpatin, et le directeur national de la BCEAO.
Les représentants du FMI ont salué les performances économiques du Bénin, avec une croissance de 6,6 % au deuxième trimestre 2024, malgré un environnement régional difficile. Voici les enseignements clés de cette mission.
Une croissance robuste malgré un contexte difficile
Il a été a souligné la résilience du Bénin face aux défis régionaux, notamment la forte dépréciation de la naira nigériane. Malgré cet environnement extérieur complexe, l’économie béninoise a continué à croître, enregistrant une hausse de 6,6 % au deuxième trimestre 2024, après un premier trimestre à 6,3 %. Cette dynamique est attribuée à la bonne gestion économique du pays, soutenue par des réformes structurelles bien ciblées. Cependant, bien que l’inflation globale ait été contenue à 3 %, les prix des denrées alimentaires ont augmenté de 6,6 %, en partie en raison des exportations vers les pays voisins touchés par des tensions sécuritaires.
Objectif budgétaire et réformes institutionnelles
Le respect de la norme budgétaire de l’Union monétaire ouest-africaine (UEMOA), qui fixe un déficit de 3 % du PIB, reste un objectif clé pour le gouvernement béninois dans la préparation du budget 2025. Constant Lonkeng a salué cet engagement, qui est essentiel pour maintenir la stabilité économique et la confiance des investisseurs. Le Bénin continue également de renforcer ses réformes institutionnelles, avec des avancées notables dans la lutte contre la corruption et l’amélioration de la gestion des comptes publics indique la délégation. Ces réformes, soutenues par la Facilité pour la résilience et la durabilité (RSF), visent à améliorer la transparence et à renforcer les capacités des institutions publiques, notamment en matière de gestion des subventions aux carburants.
Sécurité alimentaire et initiatives climatiques
L’extension du programme d’alimentation scolaire à toutes les écoles primaires des zones rurales a été un autre point d’attention majeur. Ce programme vise à lutter contre l’insécurité alimentaire tout en garantissant l’accès à l’éducation dans les régions les plus vulnérables. Face à l’inflation alimentaire, cette initiative apparaît comme une réponse immédiate aux besoins des populations rurales.
Enfin, le Bénin continue d’explorer activement des options de financement climatique avec ses partenaires internationaux. Suite à la table ronde sur le financement climatique de juillet 2024, le pays cherche à mobiliser des ressources pour financer des projets verts, essentiels à sa transition vers une économie durable. Le FMI a exprimé son soutien à ces efforts, soulignant l’importance de ces initiatives pour faire face aux défis environnementaux à long terme.