Humanitaire, Afrique – Les inondations qui frappent l’Afrique de l’Ouest et centrale en 2024 ont atteint une ampleur dramatique. D’après les données communiquées par le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF), environ 4 millions de personnes, dont de nombreux enfants, sont touchées par cette catastrophe.
Dans un contexte où les prévisions météorologiques prévoient une aggravation des conditions dans les mois à venir, l’UNICEF, par le biais d’un communiqué de presse, appelle d’urgence à un financement international pour soutenir les populations les plus vulnérables.
Une catastrophe humanitaire qui s’aggrave
Les inondations ont particulièrement frappé des pays comme le Nigéria, le Mali, le Niger et le Tchad. Depuis le début de l’année, les pluies torrentielles ont déplacé plus de 500 000 personnes et détruit 300 000 foyers, selon les chiffres de l’UNICEF. Le Nigéria est l’un des pays les plus affectés, où un barrage a cédé dans la ville de Maiduguri, inondant 40 % de la ville et touchant jusqu’à 200 000 personnes. Malheureusement, les prévisions indiquent que la situation pourrait encore s’aggraver dans les semaines à venir.
Gilles Fagninou, directeur régional de l’UNICEF pour l’Afrique de l’Ouest et centrale, alerte : « Les inondations les plus graves sont prévues dans le courant de l’année, ce qui pourrait s’ajouter à la misère des enfants et des familles dans la région. »
Selon les données de l’UNICEF, les enfants sont parmi les principales victimes de ces catastrophes climatiques. Privés d’accès à l’éducation, à la santé et à un environnement sûr, des milliers d’enfants sont dans une situation critique. À ce jour, 61 écoles et 13 centres de santé ont été détruits par les inondations, compromettant l’avenir de nombreux jeunes. « Les phénomènes météorologiques graves affectent de plus en plus cette région, ce qui rend l’environnement plus difficile pour les enfants déjà confrontés à des défis pour réaliser leurs droits fondamentaux à la survie, à la sécurité et à l’éducation », explique Gilles Fagninou.
Une réponse humanitaire rapide mais insuffisante
Face à l’ampleur de la crise, l’UNICEF a déployé des équipes dans les zones les plus touchées. Au Tchad, l’organisation rapporte avoir déjà aidé 1,5 million de personnes. Elle a mis en place 2 200 latrines, restauré des points d’eau pour 3 000 personnes et distribué des kits d’urgence (hygiène, tentes, couvertures) à environ 1 000 personnes.
Au Nigéria, l’UNICEF a fourni des kits sanitaires et WASH (eau, assainissement et hygiène) dans les zones inondées, touchant 900 000 personnes. Des aides financières d’urgence ont également été distribuées à 5 000 ménages. Quant au Mali, près de 72 000 enfants ont été directement affectés par les inondations. L’UNICEF a déployé des dispensaires mobiles et créé des espaces adaptés pour les enfants tout en intensifiant les messages de sensibilisation sur l’hygiène pour éviter la propagation de maladies.
Cependant, malgré ces interventions, l’ampleur des besoins dépasse de loin les ressources disponibles. « La région de l’Afrique de l’Ouest et de l’Afrique centrale de l’UNICEF a besoin d’urgence d’un financement d’urgence souple pour atteindre les enfants et les familles les plus vulnérables touchés par les inondations dans toute la région. », insiste le communiqué de presse.
En résumé, sans un financement d’urgence, l’ampleur des dégâts risque de s’étendre, mettant davantage de vies en danger. L’aide internationale est cruciale pour fournir des abris, des soins de santé, de l’eau potable et des services de base aux populations les plus vulnérables.