Finances Publiques, Bénin – Le ministère des Finances et de l’Économie a rendu public, le 14 septembre 2024, le rapport d’exécution budgétaire arrêté au 30 juin 2024. Daté du 27 août 2024 et signé par le directeur général du budget, Rodrigue Chaou, ce document révèle que l’État béninois a atteint 52,2 % de ses objectifs budgétaires, avec une mobilisation de 1 669,4 milliards de FCFA ( les recettes brutes budgétaires et les ressources de financement mobilisées) sur une prévision annuelle de 3 199,3 milliards de FCFA
Ces chiffres, qui reflètent une gestion stricte dans un contexte économique incertain, dissimulent néanmoins des faiblesses préoccupantes, telles qu’une réduction marquée des financements extérieurs et une aggravation du déficit budgétaire. En savoir plus.
Une mobilisation des recettes en demi-teinte : des avancées et des reculs à mi-2024
Au 30 juin 2024, l’État béninois a réussi à mobiliser 1 669,4 milliards de FCFA, soit 52,2 % des prévisions annuelles de 3 199,3 milliards de FCFA. Bien que ce chiffre semble indiquer une progression, il cache une baisse de 10,1 % par rapport à la même période en 2023. Cette régression, qui représente un manque à gagner de 187,1 milliards de FCFA, est principalement attribuée à la baisse des financements extérieurs, tels que les prêts projets et les obligations du Trésor.
Cependant, les recettes des régies fiscales ont connu une progression de 12,1 %, résultat direct des réformes fiscales entreprises par l’État selon le rapport. L’élargissement de l’assiette fiscale, avec l’introduction de la taxation du commerce électronique, ainsi que la digitalisation des procédures fiscales, ont permis une meilleure collecte des impôts. Ces avancées renforcent la résilience économique du Bénin face aux chocs externes et démontrent l’efficacité des réformes structurelles mises en place.
Des dépenses publiques orientées vers la croissance et le développement social
En parallèle, l’État béninois a enregistré une augmentation notable de ses dépenses publiques, atteignant 1 772,3 milliards de FCFA au 30 juin 2024, soit 55,4 % des prévisions annuelles. Comparé à la même période en 2023, cela représente une augmentation de 84,6 milliards de FCFA. Selon le rapport d’exécution du budget, ces dépenses sont principalement dirigées vers des secteurs stratégiques tels que les infrastructures, l’eau, l’énergie et l’agriculture, qui sont essentiels pour soutenir la croissance et améliorer les conditions de vie des citoyens.
Par ailleurs, les dépenses sociales ont également fortement progressé, atteignant 69,7 milliards de FCFA, soit 125,6 % de l’objectif trimestriel. Ces résultats témoignent de la priorité accordée par le gouvernement à la justice sociale, notamment à travers des investissements dans la santé, l’éducation et la protection sociale. En investissant dans ces secteurs clés, le Bénin vise à réduire les inégalités et à promouvoir un développement plus inclusif.
Déficit budgétaire et financement : un équilibre délicat à maintenir pour 2024
Malgré ces progrès, le déficit budgétaire reste un défi important. Au 30 juin 2024, ce déficit s’élève à 295,2 milliards de FCFA, en légère hausse par rapport à 2023. Cette situation est due à l’augmentation des dépenses publiques, combinée à une diminution des financements extérieurs, qui ont chuté de 292,3 milliards de FCFA par rapport à l’année précédente. Ce creusement du déficit pourrait poser des difficultés pour la réalisation des projets d’infrastructures prévus dans le cadre du Programme d’Action du Gouvernement (PAG).
Pour maintenir l’équilibre budgétaire d’ici la fin de l’année, le gouvernement devra renforcer ses efforts en matière de mobilisation des ressources internes tout en ajustant ses dépenses. L’objectif sera de continuer à soutenir les investissements essentiels pour la croissance tout en maîtrisant les dépenses afin d’éviter une dégradation du solde budgétaire.
En résumé, le Bénin affiche une gestion budgétaire proactive au 30 juin 2024, avec des résultats encourageants sur le plan des recettes fiscales et des investissements sociaux. Cependant, le déficit budgétaire persistant et la baisse des financements extérieurs constituent des défis à relever pour maintenir la stabilité économique d’ici la fin de l’année. Des ajustements seront nécessaires pour consolider les acquis et continuer à investir dans les secteurs clés du développement.
