Développement durable, Sénégal, IISD– Le Sénégal se prépare à entrer sur le marché mondial du gaz naturel liquéfié (GNL) avec des projets d’envergure tels que Grande Tortue Ahmeyim et Yakaar-Teranga. Cependant, un rapport récent de l’Institut international pour le développement durable (IISD) met en garde contre les risques associés à une potentielle baisse de la demande mondiale de GNL, prévue à partir des années 2030. Ce rapport, du 18 septembre 2024, soulève des questions cruciales sur l’avenir du Sénégal dans ce secteur énergétique.
Le marché du GNL est soumis à de nombreuses incertitudes, et plusieurs projections indiquent une diminution de la demande mondiale de GNL dans les années à venir, en raison de la transition vers les énergies renouvelables. Pour un pays comme le Sénégal, qui compte beaucoup sur cette industrie naissante, cette tendance pourrait réduire les perspectives de rentabilité et rendre les investissements dans les infrastructures gazières moins attractifs.
Des fluctuations préoccupantes du marché mondial
Le rapport de l’IISD explique que le marché du GNL est devenu très compétitif et instable, avec une demande mondiale en baisse. Le Sénégal, nouveau sur cette scène, risque de ne pas réussir à rentabiliser ses projets gaziers face à des concurrents plus établis. De plus, les infrastructures coûteuses nécessaires, comme les gazoducs, pourraient devenir des actifs irrécupérables si la demande de GNL continue de décroître à l’échelle mondiale.
Les auteurs du rapport, Bathandwa Vazi et Richard Bridle, insistent sur l’importance pour le Sénégal de diversifier son économie. Compter exclusivement sur les recettes issues du GNL, dans un contexte de baisse de la demande mondiale de GNL, pourrait mettre en danger la stabilité économique du pays. En investissant dans d’autres secteurs comme les énergies renouvelables, l’agriculture et le tourisme, le Sénégal pourrait réduire sa dépendance aux combustibles fossiles et renforcer sa résilience économique.
Quelles alternatives pour le Sénégal ?
L’IISD propose que le Sénégal explore des solutions alternatives à la production massive de GNL. En privilégiant les énergies renouvelables, comme le solaire et l’éolien, le pays pourrait mieux répondre à ses besoins énergétiques tout en se positionnant pour l’avenir. Ces solutions permettraient également de réduire l’impact environnemental tout en évitant de dépendre excessivement d’un marché du GNL en mutation.
Le rapport appelle aussi à des mesures plus responsables dans la gestion des recettes liées au GNL. Plutôt que de tout miser sur cette ressource, il est recommandé de diversifier les flux de revenus et de privilégier des investissements dans des secteurs durables, capables de garantir une croissance plus stable sur le long terme.
En conclusion, si le GNL offre des opportunités économiques à court terme pour le Sénégal, une réévaluation de cette stratégie s’impose. La baisse anticipée de la demande mondiale de GNL incite le pays à explorer des alternatives plus durables et à diversifier ses sources de revenus pour sécuriser son avenir énergétique et économique.