Justice,Bénin – La présidente de la Haute Cour de Justice, Dandi Gnamou, a récemment prononcé un discours raisonnant lors de la deuxième session administrative de l’institution. Selon notre source locale, son message était sans équivoque : il est temps de mettre fin à l’inertie de la Haute Cour, une institution qui n’a jamais pu pleinement assumer ses prérogatives depuis sa création.
Lors de son intervention, Dandi Gnamou n’a pas mâché ses mots. Elle a souligné que la Haute Cour de Justice n’a jamais jugé aucun accusé en raison de textes insuffisants qui paralysent son fonctionnement. Pour la 6ème présidente de la Haute cour de justice du Bénin, l’activation de la cour est non seulement une nécessité juridique, mais aussi un impératif pour la crédibilité de l’État de droit du Bénin. “L’opérationnalisation juridictionnelle de la Haute Cour de Justice est capitale,” a-t-elle affirmé. Il semble donc clair que cet objectif est au cœur de la mission qu’elle s’est fixée pour cette mandature.
L’enseignante-chercheure de la Faculté de droit et de sciences politiques de l’Université d’Abomey-Calavi a également insisté sur la nécessité de revoir le privilège de juridiction dont bénéficient les hauts responsables. Elle a argué que ce privilège, bien que compréhensible en raison des responsabilités spécifiques des gouvernants, ne doit pas devenir un bouclier contre la justice. “Le privilège de juridiction ne doit devenir un paravent contre l’imputabilité et l’impunité des gouvernants,” a-t-elle déclaré. La présidente veut que cette mandature soit celle qui redéfinisse et renforce la responsabilité des dirigeants publics.
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La professeur titulaire du droit public a appelé, selon notre source locale, à une réforme en profondeur, incluant une modernisation des structures et une amélioration de l’image de la Haute Cour de Justice. Dandi Gnamou a plaidé pour une vision stratégique globale, reposant sur un diagnostic institutionnel rigoureux pour identifier les défaillances et proposer des solutions concrètes. La mise en œuvre de cette vision permettra de transformer l’institution en un organe judiciaire actif et respecté, un objectif central de l’actuel mandature.
Elle a exhorté les membres de la Haute Cour à s’engager pleinement dans ce processus de modernisation. “La sanction de la faute commise par les dirigeants publics reste fondamentale dans un État de droit,” a-t-elle souligné. Cette transformation est essentielle pour restaurer la confiance du public dans le système judiciaire et assurer que l’impunité ne soit plus tolérée. La présidente a affirmé que l’atteinte de cet objectif durant cette mandature marquerait une étape cruciale pour l’institution.
La détermination de la présidente Dandi Gnamou à moderniser la Haute Cour de Justice et à mettre fin à l’inaction institutionnelle promet de transformer cette juridiction en une véritable pierre angulaire de la justice au Bénin. Cet objectif ambitieux qu’elle veut atteindre durant sa mandature pourrait bien écrire un nouveau chapitre dans l’histoire de la justice béninoise.