Politique, Bénin – Aujourd’hui (16-10-2024) lors d’une conférence de presse tenue Place de la Libération à Levallois-Perret, l’avocat de Kemi Seba, Juan Branco, a exprimé de vives inquiétudes concernant l’avenir de son client. Arrêté à Paris le 14 octobre 2024, Kemi Seba, figure incontournable du panafricanisme, fait face à de graves accusations portées par les autorités françaises. Mais au-delà de ces accusations, l’avocat redoute que l’activiste risque la perpétuité s’il est extradé vers son pays d’origine, le Bénin.
Kemi Seba, de son vrai nom Stellio Gilles Robert Capo Chichi, est actuellement détenu par la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI). Son avocat, Juan Branco, a révélé que son client est poursuivi pour “intelligence avec une puissance étrangère en vue de susciter des actes d’agression et d’hostilité envers la France”. Une accusation extrêmement grave qui, selon Me Branco, pourrait entraîner une peine de 30 ans de prison. Cette disposition issue du code militaire, généralement réservée aux affaires de trahison et d’espionnage, pourrait être appliquée ici contre un activiste civil, ce que l’avocat dénonce fermement.
Branco a également précisé que ces poursuites seraient motivées par les prises de position de Kemi Seba contre le néocolonialisme et les régimes dits françafricains. Il s’agirait, selon lui, de représailles à l’encontre de son engagement politique, en particulier ses critiques contre les politiques françaises en Afrique de l’Ouest.
Le spectre de l’extradition
Cependant, l’un des points les plus préoccupants soulevés par Juan Branco lors de cette conférence de presse est la menace d’une possible extradition de Kemi Seba vers le Bénin. L’avocat redoute que, dans son pays d’origine, l’activiste panafricaniste puisse être condamné à perpétuité pour des motifs politiques, en raison de son opposition ouverte au régime de Patrice Talon, président du Bénin. Me Branco a fait part de ses craintes concernant les conditions d’un procès équitable si Kemi Seba était jugé au Bénin, évoquant une possible répression politique déguisée sous des poursuites judiciaires.
L’avocat a insisté sur l’innocence de son client, dénonçant une criminalisation d’activités politiques. Il a expliqué que les accusations portées contre Kemi Seba visaient à étouffer sa lutte pour la souveraineté africaine, une cause pour laquelle il milite depuis des années à travers le monde.