Agriculture, Bénin – Selon un avis d’autorisation soumis à la Banque Africaine de Développement (BAD), le ministère béninois de l’Agriculture, de l’Élevage et de la Pêche envisage d’utiliser une partie du prêt FAD N° 2100150042750, octroyé le 23 février 2022, pour financer l’actualisation des Études d’Impact Environnemental et Social (EIES) ainsi que des Plans d’Action de Réinstallation (PAR) dans le cadre du Projet d’Appui au Développement des Filières Lait et Viande et à la Promotion des Entreprises d’Élevage (PRODEFILAV-PEL).
Cette démarche concerne l’aménagement de 2482 hectares de terres agricoles, réparties dans les communes de Sèmè-Kpodji, Akpro-Missérété, Bonou et Ouinhi. La mission d’actualisation, selon la lettre d’information envoyée à la BAD, sera confiée à un bureau d’études, lequel mettra à disposition un consultant pour le compte de l’Agence Territoriale de Développement Agricole 2 . Pourquoi cette actualisation est-elle nécessaire ?
Une étape essentielle pour la basse et moyenne vallée de l’Ouémé
Le document projet validé par la direction de la planification, de l’administration et des finances du ministère de l’agriculture, consulté par la rédaction de La Marina BJ, détaille les raisons et les enjeux justifiant l’actualisation des EIES et PAR pour les aménagements hydroagricoles dans les quatre communes concernées. L’action s’inscrit dans le cadre du vaste programme de réformes agricoles lancé par le gouvernement de la rupture pour moderniser et renforcer le secteur agricole, particulièrement dans les zones vulnérables aux impacts climatiques.
Selon ce document, l’aménagement de 2482 hectares de terres hydroagricoles dans la basse et moyenne vallée du fleuve Ouémé constitue une priorité pour maximiser la productivité agricole, dans un contexte où les variations climatiques menacent les rendements. Ces réformes s’appuient sur les ressources hydriques de la région afin d’augmenter la production agricole tout en atténuant les effets néfastes des sécheresses récurrentes.
La nécessité d’actualiser les EIES et PAR
L’actualisation des Études d’Impact Environnemental et Social ainsi que des Plans d’Action de Réinstallation est une étape incontournable avant le lancement des travaux de mise en valeur. Selon nos informations ces études avaient déjà été réalisées en phase préliminaire, mais elles doivent être réévaluées pour prendre en compte les changements survenus dans les zones concernées. Il s’agit d’une obligation légale imposée par la réglementation nationale, qui exige une mise à jour régulière des études environnementales pour les projets d’envergure, notamment lorsqu’ils affectent des zones écologiquement sensibles, telles que le site RAMSAR 1018.
Autre chose est que les travaux d’aménagement entraîneront des déplacements temporaires de populations et l’arrêt des activités agricoles sur certains sites. C’est pourquoi un Plan d’Action de Réinstallation (PAR) est également nécessaire pour garantir que les personnes affectées soient indemnisées de manière adéquate et puissent reprendre leurs activités dans des conditions optimales après les travaux.
Objectifs et missions de l’actualisation
Selon nos informations, la mission de 90 jours qui sera confiée à un consultant principal d’un bureau d’études se concentrera sur plusieurs objectifs spécifiques. Le consultant aura pour tâche d’analyser les impacts potentiels sur l’environnement et les populations locales sur chacun des sites concernés. Des solutions seront ensuite proposées pour minimiser les impacts négatifs et maximiser les effets positifs des aménagements hydroagricoles. Un Plan de Gestion Environnementale et Sociale (PGES) sera élaboré pour chaque site, précisant les mesures à mettre en œuvre afin d’assurer le respect des normes environnementales et sociales.
Les travaux, qui s’étendront sur une superficie de 2482 hectares dans les communes de Sèmè-Kpodji, Akpro-Missérété, Bonou et Ouinhi, entraîneront une suspension temporaire des activités agricoles et nécessiteront le déplacement de certaines populations locales. En conséquence, un plan d’action pour la réinstallation sera mis en place, intégrant des mécanismes de compensation pour les personnes affectées, ainsi que des mesures destinées à restaurer leurs moyens de subsistance.
Le plan d’action de réinstallation, qui sera actualisé, doit indiquer les indemnités pour les producteurs qui seront affectés, ainsi qu’un accompagnement pour garantir que leurs moyens de subsistance soient protégés pendant toute la durée des travaux. Ce dispositif a pour objectif de réduire les perturbations sociales et économiques pour les populations locales, tout en garantissant que le projet puisse se dérouler dans les meilleures conditions.
Résultats attendus de l’actualisation
L’actualisation des EIES et PAR permettra de s’assurer que le projet d’aménagement soit conforme aux normes environnementales et sociales en vigueur, tout en assurant une gestion plus efficace des ressources naturelles. Les infrastructures prévues permettront une maîtrise totale de l’eau pour l’agriculture, ce qui renforcera la résilience du secteur face aux changements climatiques.
Le document projet souligne également que ces aménagements amélioreront les conditions de vie des populations locales, en augmentant la productivité agricole et en réduisant la dépendance à la saisonnalité des pluies. À long terme, ce projet devrait renforcer l’économie rurale dans les quatre communes concernées et contribuer au développement durable de la région.