Agriculture, Bénin – Après des décennies de dépendance aux cultures phares telles que le maïs, l’anacarde et le soja, le Bénin semble enfin prêt à diversifier son économie agricole en explorant des filières jusqu’ici sous-exploitées. Parmi elles, l’Hévéa apparaît comme une opportunité d’avenir.
Le tournant a été pris en décembre 2023, lors de la création de l’Association des producteurs d’hévéa du Bénin, présidée par Monsieur Moutalibi ADEKAMBI, suivie du recrutement de 40 planteurs par le gouvernement et, plus récemment, de la signature d’un partenariat stratégique entre l’État et Agrosources Group en octobre 2024. La filière hévéicole semble enfin prête à décoller.
C’est dans ce contexte prometteur que Genséric AGUIDISSOU, agroéconomiste, data analyst et passionné d’agritech, a partagé avec la rédaction de La Marina BJ une analyse aussi précise qu’éclairée des opportunités que recèle cette filière. Dans une approche originale, Monsieur AGUIDISSOU établit un parallèle entre le monde des cryptomonnaies et celui de l’agriculture béninoise, mettant en avant les similitudes frappantes entre les stratégies d’investissement dans ces deux secteurs.
L’Hévéa : une « crypto low cap » à fort potentiel
D’entrée de jeu lors de notre échange, Monsieur Genséric AGUIDISSOU attire notre attention sur un point fondamental : tout comme les investisseurs dans les cryptomonnaies recherchent des « pépites », des cryptos méconnues à fort potentiel, l’Hévéa représente une opportunité encore largement sous-évaluée au Bénin. « Les investisseurs cherchent souvent une crypto “pépite” c’est à dire une petite cryptomonnaie méconnue avec un fort potentiel, qu’ils peuvent acheter à bas prix et espérer voir exploser en valeur », explique-t-il.
À l’instar de ces cryptos dites « low cap », l’Hévéa est encore relativement peu exploité dans le paysage agricole béninois. Pourtant, le potentiel est bel et bien là. « L’hévéa, encore peu exploité, représente une opportunité cachée avec un fort potentiel, tout comme une crypto low cap », précise monsieur AGUIDISSOU. Contrairement aux cultures établies comme le maïs ou l’anacarde, déjà bien maîtrisées et largement cultivées, l’Hévéa est un domaine dans lequel tout reste à construire, ce qui en fait une cible de choix pour les investisseurs audacieux.
Une ressource indispensable à l’industrie mondiale
Pourquoi l’Hévéa est-il si prometteur ? Tout simplement parce que ses dérivés sont indispensables à l’industrie mondiale, souligne notre invité. Du latex de l’Hévéa provient le caoutchouc naturel, utilisé dans des secteurs aussi stratégiques que l’automobile, la médecine et la construction. « Les applications du caoutchouc sont omniprésentes, des pneus aux gants médicaux, en passant par les bottes, les gazons synthétiques ou les gaines de câbles », rappelle Monsieur Genséric AGUIDISSOU.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Entre 2000 et 2022, la production mondiale de caoutchouc naturel est passée de 6,8 millions de kilotonnes à 12,9 millions de kilotonnes, soit une augmentation de 90 %. Pourtant, malgré cette demande croissante, l’Afrique de l’Ouest, Bénin inclus, reste encore marginale sur le marché mondial du caoutchouc, dominé par la Thaïlande, l’Indonésie et le Vietnam.
Un soutien institutionnel à la hauteur des enjeux
Si l’Hévéa présente un potentiel aussi élevé, c’est aussi parce que le gouvernement béninois et des acteurs privés comme Agrosources Group ont décidé de soutenir activement cette filière. « Avec les récentes initiatives du gouvernement béninois et des acteurs privés, l’Hévéa pourrait rapidement gagner en valeur, à l’image d’une crypto que des grandes plateformes comme Binance listent soudainement », souligne l’agroéconomiste, avec une métaphore qui évoque bien l’analogie entre les cryptos et l’agriculture.
La signature du partenariat entre le gouvernement, les producteurs et Agrosources Group le 15 octobre 2024 constitue une étape clé dans la structuration de cette filière prometteuse. Le soutien logistique et financier apporté par ces acteurs sera crucial pour faire de l’Hévéa une culture compétitive à l’échelle internationale. « Aviez-vous déjà vu le Président Patrice Talon s’intéresser à une filière sans qu’elle n’ait un potentiel de succès ? », interroge malicieusement Monsieur AGUIDISSOU. De fait, l’engagement du gouvernement béninois dans le développement de l’Hévéa augure d’un avenir radieux pour cette filière.
Un avenir prometteur à l’image d’une cryptomonnaie en pleine ascension
À la question de savoir si l’Hévéa pourrait « exploser » comme une cryptomonnaie, Genséric AGUIDISSOU répond par l’affirmative. Selon lui, tout comme une cryptomonnaie gagne en valeur après avoir été adoptée par une large communauté, « L’hévéa pourrait connaître un développement rapide au Bénin, grâce aux réformes récentes et au soutien d’investisseurs, améliorant ainsi la position du pays sur le marché mondial du caoutchouc » .
De plus, l’Hévéa présente un autre avantage qui ne manque pas d’attirer l’attention des investisseurs. Une fois plantés, les arbres produisent du latex pendant plus de 30 ans, assurant ainsi des revenus réguliers à long terme. « Comme pour une cryptomonnaie, investir dans l’Hévéa nécessite du temps et des ressources. C’est comme si vous achetiez plusieurs pièces d’une crypto, c’est-à-dire planter plusieurs arbres d’hévéa. Ensuite, vous devez attendre quelque temps pour commencer à récolter », explique Monsieur Genséric AGUIDISSOU. Une vision à long terme qui pourrait bien séduire ceux qui cherchent à diversifier leurs investissements dans des secteurs à fort potentiel.
« L’Hévéa, c’est notre crypto low cap agricole », conclut AGUIDISSOU avec conviction. Pour les investisseurs visionnaires, cet arbre pourrait bien devenir la clé d’un succès durable, tant pour l’économie agricole béninoise que pour l’enrichissement personnel de ceux qui osent y croire. Alors que les regards sont encore tournés vers des cultures établies comme le maïs ou l’anacarde, l’Hévéa se profile comme la nouvelle pépite à découvrir.
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