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Pour Théodore Holo, c’est « un abus de langage de parler de coup d’État »

Politique, Bénin – L’ancien président de la Cour constitutionnelle du Bénin, Théodore Holo, s’est prononcé sur la « tentative de coup d’État » impliquant l’homme d’affaires Olivier Boko et l’ancien ministre Oswald Homeky. Dans une interview accordée à une chaîne de télévision locale, il a exprimé ses réserves quant à l’emploi du terme « coup d’État », en insistant sur les nuances juridiques et institutionnelles que cette expression implique.

Le professeur Théodore Holo a été direct : « Je pense que c’est d’abord un abus de langage de parler de coup d’État. » Pour cet expert, un coup d’État, qu’il soit militaire ou civil, implique la prise de pouvoir par la force ou la violation de l’ordre constitutionnel par des personnes investies d’une autorité officielle, ce qui, selon lui, ne correspond pas à la situation actuelle.

Il a rappelé que le coup d’État militaire, par exemple, « suppose la conquête du pouvoir par une autorité instituée en violation de l’ordre constitutionnel », citant des figures comme le chef d’État-major ou des commandants militaires. Or, ni Olivier Boko ni Oswald Homeky ne possèdent ce type de légitimité institutionnelle. « L’un est toujours un homme d’affaires, l’autre est un ancien ministre, il n’est plus en activité », a-t-il précisé, pointant une incohérence dans l’emploi du terme « coup d’État ».

Une question de sécurité, mais pas de coup d’État ?

Théodore Holo n’a pas exclu l’éventualité d’une menace pour la sécurité nationale, indiquant qu’il pourrait s’agir d’une « atteinte à la sécurité de l’État » ou d’une « volonté de rompre l’ordre constitutionnel ». Cependant, il a souligné qu’une tentative de coup d’État repose sur des critères spécifiques, notamment l’intention de conquérir le pouvoir en dehors des voies légales et constitutionnelles.

Il a aussi appelé à une appréciation stricte des faits par les juristes et magistrats, exprimant le souhait que « le droit à la matière soit dit ». Pour lui, il est essentiel de distinguer entre une simple menace à la sécurité nationale et une véritable tentative de renversement du pouvoir.

Avec ses mots, l’ancien président de la Cour constitutionnelle met en garde contre toute interprétation simpliste ou opportuniste de cette affaire. Pour le professeur Théodore Holo, il est impératif que la justice analyse la situation avec discernement, sans céder à une rhétorique qui pourrait instrumentaliser des termes lourds de conséquences pour des fins autres que la vérité juridique.

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