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Fichier électoral : l’UAPDB critique le manque de stratégie de l’opposition

Politique, BéninLa rédaction de La Marina BJ a obtenu copie d’un communiqué émanant de l’Union d’Actions Patriotiques de la Diaspora Béninoise (UAPDB), daté du 25 novembre 2024. Dans ce document, l’UAPDB propose une analyse critique de la création et des premières actions du cadre de concertation de l’opposition.

À travers une réflexion approfondie et incisive, l’organisation questionne les motivations sous-jacentes ainsi que les implications de cette nouvelle structure, dans un contexte politique marqué par des tensions persistantes.

Un cadre de concertation, mais pour quel agenda ?

Le cadre de concertation de l’opposition, officiellement présenté le 10 novembre 2024, a rapidement marqué l’actualité politique. Huit jours après son lancement, ses représentants ont été reçus par le gouvernement pour discuter de la révision du fichier électoral. Pour l’UAPDB, cette première rencontre avec le ministre de la Justice, représentant du gouvernement, semble répondre à une promesse faite par le président Patrice Talon en novembre 2023. À l’époque, à la suite d’une demande du président d’honneur du parti Les Démocrates, le chef de l’État s’était engagé à examiner les « points de discorde liés au processus électoral ».

Cependant, l’UAPDB s’interroge sur la précipitation apparente du gouvernement à recevoir ce cadre de concertation, surtout dans un contexte marqué par des tensions. « De la sortie officielle du cadre de concertation à sa première rencontre avec le gouvernement, il s’est écoulé à peine une semaine. Ce timing interpelle, tant il contraste avec le contexte des arrestations perlées et des tensions sociopolitiques », note l’organisation.

Un contexte et des choix qui inquiètent

Selon l’UAPDB, la naissance de ce cadre de concertation s’inscrit dans un environnement politique trouble, marqué par des arrestations pour tentative de coup d’État et des violations présumées des droits fondamentaux. L’organisation évoque les cas récents d’Olivier Boko, du ministre Oswald Homeky et du général Philippe Houndegnon, incarcérés dans ce qu’elle qualifie de « parodies de justice ».

Ce climat tendu contraste fortement avec la priorité affichée par le cadre de concertation : la révision du fichier électoral. Pour l’UAPDB, ce choix soulève des inquiétudes légitimes. L’organisation estime que cette orientation traduit une « validation tacite du processus électoral », et un rejet des résolutions portées par la conférence épiscopale sur le code électoral actuellement en vigueur.

Elle regrette également que le cadre de concertation ait évité de poser des préalables clairs pour encadrer les négociations, affirmant que ces omissions pourraient compromettre la portée des discussions. « En inscrivant en lettre d’or la révision du fichier électoral comme premier sujet de débat avec le gouvernement, le cadre de concertation suscite nos vives inquiétudes », déclare le communiqué.

En route vers un piège électoral ?

Pour l’UAPDB, le manque de rapport de force entre le cadre de concertation et le gouvernement est particulièrement problématique. L’organisation se demande « Pourquoi le régime, resté jusqu’ici droit dans ses bottes, serait-il devenu subitement conciliant pour accéder aux desiderata d’une opposition qui aboie mais ne sait pas mordre ? » Ce déséquilibre, selon l’UAPDB, risque de limiter la capacité de l’opposition à défendre efficacement ses revendications face à un pouvoir qu’elle juge déterminé à conserver le contrôle du jeu politique.

En conclusion, l’UAPDB met en garde contre ce qu’elle appelle un « traquenard électoral » destiné à légitimer un processus biaisé. Elle dénonce une stratégie qui pourrait conduire à un statu quo politique, sous couvert de réconciliation nationale. « Faire croire au peuple que Patrice Talon, qui se donne autant de peine pour vicier le jeu électoral, sera battu à son propre jeu ne peut répondre qu’à un agenda caché », affirme-t-elle.

L’organisation craint que cette dynamique n’aboutisse à une normalisation de pratiques antidémocratiques, tout en donnant à l’opposition l’illusion d’une victoire à venir. À travers ce message, l’UAPDB appelle à une vigilance accrue et à une réflexion stratégique approfondie pour éviter que ce dialogue ne devienne une simple formalité au service du maintien du régime actuel.

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