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Nouveau avocat d’Olivier Boko, quelle stratégie pour Me Paul Kato Attita ?

Justice, Politique, Bénin Le jeudi 28 novembre 2024, un nouvel avocat a fait son entrée dans l’affaire qui bouleverse la scène politique et judiciaire béninoise : la tentative présumée de coup d’État impliquant Olivier Boko. Il s’agit de Me Paul Kato Attita, avocat renommé, désormais engagé dans une bataille juridique complexe pour éviter une condamnation à l’homme d’affaires.

Lors d’une interview accordée au journaliste Vigile Ahouansè, Me Kato Attita a livré une analyse précise de sa première audience à la commission d’instruction de la CRIET et esquissé sa stratégie, articulée autour de trois axes majeurs : empêcher une procédure rapide, inclure le chef de l’État Patrice Talon dans l’instruction, et obtenir un non-lieu pour Olivier Boko.


Une procédure accélérée : un piège pour la défense

Me Paul Kato Attita a exprimé des préoccupations majeures quant à la rapidité inhabituelle de l’instruction. « Tout ce que j’ai constaté le 28, tout va aller très vite, et très vite, et très vite », a-t-il déclaré, dénonçant une célérité qu’il perçoit comme un obstacle à une défense effective. Cette précipitation, selon lui, est en totale contradiction avec le principe fondamental d’un procès équitable.

Lors de sa première audience, Me Attita a demandé un report pour lui permettre de prendre connaissance des détails du dossier, une étape qu’il juge nécessaire pour monter une défense solide. Cependant, cette requête a été rejetée, une décision qui, selon lui, illustre une volonté manifeste de mener un procès expéditif. « La commission d’instruction n’a pas adhéré non plus à ces demandes », a-t-il déploré, soulignant que cette approche pourrait compromettre les droits de son client. Me Attita estime que l’accélération de la procédure vise à empêcher la défense de poser les bases nécessaires à une contestation rigoureuse des charges, une situation qu’il qualifie de préjudiciable à la recherche de la vérité.


Patrice Talon : un acteur clé pour la manifestation de la vérité

Un des piliers de la stratégie de Me Kato Attita repose sur l’audition du président Patrice Talon, qu’il considère comme un témoin incontournable dans cette affaire. « À ce jour, le chef de l’État n’est pas encore entendu », a-t-il relevé, dénonçant une omission majeure dans l’instruction.

L’avocat a insisté sur la nécessité d’entendre Patrice Talon pour clarifier les liens entre lui et Olivier Boko. « Il était tout au moins nécessaire qu’il soit entendu », a-t-il martelé, rappelant que leur relation de proximité, connue de tous, rend difficilement crédible l’hypothèse d’un coup d’État fomenté par Boko contre le chef de l’État.

Me Attita affirme que l’audition du président Patrice Talon permettrait également d’apporter des éléments à décharge pour son client, en mettant en lumière les circonstances de l’arrestation. « Il est impossible de comprendre pourquoi il aurait commis un coup d’État, surtout dans un contexte où il entretenait des relations étroites avec le président », a-t-il expliqué, soulignant que le manque d’information sur le mobile compromet la compréhension globale de l’affaire. Pour lui, inclure le chef de l’État dans la procédure est indispensable pour une instruction équilibrée, conforme aux exigences du droit pénal.


L’objectif ultime : obtenir un non-lieu

L’aboutissement de la stratégie de Me Kato Attita est d’obtenir un non-lieu pour Olivier Boko. Il critique une instruction qu’il estime orientée exclusivement à charge, sans considération des droits de la défense. « L’instruction se fait à charge et à décharge. Sinon, on ne peut pas conduire un dossier pénal à terme », a-t-il rappelé, insistant sur la nécessité d’un traitement impartial.

Me Kato Attita a également pointé du doigt les rejets systématiques des demandes de nullité et des mesures complémentaires formulées par la défense. « Ce que j’ai vu le 28 novembre, les rejets et rejets de tout, comme si tout était déjà décidé », a-t-il confié, dénonçant une justice qui semble avoir déjà tracé l’issue de l’affaire.

Malgré ces obstacles, Me Attita reste déterminé à faire valoir les failles de l’instruction pour obtenir un non-lieu, la seule issue qu’il juge équitable pour son client. En insistant sur les lacunes de la procédure et en exigeant une instruction à décharge, il espère démontrer l’absence de preuves solides justifiant les accusations portées contre Olivier Boko.


Me Paul Kato Attita apparaît comme un élément-clé de la défense d’Olivier Boko, avec une approche méthodique et axée sur trois objectifs : freiner une procédure précipitée, faire entendre Patrice Talon pour éclairer l’affaire, et démontrer l’absence de charges suffisantes pour obtenir un non-lieu.

Sa stratégie met en lumière les tensions inhérentes à ce dossier hautement médiatisé, où la rapidité de l’instruction semble jouer contre les droits des accusés. Reste à savoir si ces efforts permettront de rééquilibrer une procédure qui, aux yeux de la défense, manque cruellement d’équité.

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