Gouvernance, Bénin – Sur son compte X (ex-Twitter), au lendemain de son passage dans l’émission PAG 2021-2026 : Reddition de compte, le ministre des Affaires étrangères, Olushegun Bakari, a partagé plusieurs extraits de son intervention. Dans l’un de ses posts, il a souligné le bien-fondé de la digitalisation du registre des Béninois de l’étranger, une initiative destinée à mieux recenser et assister les expatriés. Cette annonce a suscité la réaction de Monsieur Shadé Adjibola, un Béninois vivant à Londres, qui, tout en saluant cette avancée, a fait une proposition audacieuse : réserver 9 sièges au Parlement pour les Béninois de la Diaspora dès 2031.
La digitalisation du Registre des Béninois de l’étranger, accessible gratuitement en ligne, est perçue comme une innovation majeure. Elle vise à identifier les Béninois vivant hors du pays pour mieux les accompagner et les protéger. Cependant, pour Monsieur Shadé Adjibola, cette initiative ne répond pas aux aspirations profondes de la Diaspora. « Merci pour cette digitalisation, mais nous sommes fatigués de n’être que des citoyens Western Union ou mobile money transfer », a-t-il déclaré, appelant à une reconnaissance politique plus concrète.
Une réforme pour intégrer la Diaspora dans la gouvernance dès 2031
Dans son interpellation adressée au ministre Bakari, mais aussi au président Patrice Talon et à l’ensemble de son gouvernement, Monsieur Shadé Adjibola propose une réforme électorale ambitieuse. Il suggère la création de deux nouvelles circonscriptions électorales spécifiquement dédiées à la Diaspora. Selon lui, cette réforme permettrait d’attribuer 9 sièges au Parlement aux Béninois vivant à l’étranger dès les élections générales de 2031 : « Accordez-nous 9 places et gardez les 100 autres pour les circonscriptions actuelles », a-t-il plaidé.
S’inspirant du modèle sénégalais, où des représentants de la Diaspora siègent à l’Assemblée nationale, Monsieur Shadé Adjibola souligne que cette mesure offrirait aux expatriés une voix politique essentielle pour défendre leurs intérêts et contribuer aux grandes orientations du pays.
Un appel à l’inclusion et à la prudence
Revenant sur la digitalisation du registre qu’il a saluée, Monsieur Shadé Adjibola avertit que cet outil ne doit pas devenir une source de pression pour les citoyens expatriés. « Cette digitalisation va régler un problème, mais que ça ne serve pas de moyen de pression sur certains Béninois qui ne cherchent qu’à vivre cachés et en paix », a-t-il insisté. Faisant écho à un incident récent, notamment le rapt du citoyen béninois Steve Amoussou à Lomé, il rappelle que des politiques mal encadrées pourraient mettre en péril la sécurité et les droits des expatriés.
https://twitter.com/229Etranges/status/1868579586419707919?t=nyXBDUuKT2OXaJCFQlmbsA&s=19
En somme, pour lui, garantir une représentation politique à la Diaspora au sein du Parlement est une démarche indispensable pour renforcer le lien entre l’État et ses citoyens établis à l’étranger, dans un esprit d’inclusion et de partenariat.