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Bénin : Quelles mesures d’atténuation pour faire face aux risques budgétaires de 2025 ?

Gouvernance, BéninPour l’exécution de la loi de finances 2025, l’exécutif béninois a identifié un total de 17 risques budgétaires, dont 10 classés comme de priorité moyenne et sept considérés comme de priorité faible, susceptibles de perturber l’équilibre économique du pays. Parmi ces risques majeurs, on retrouve la volatilité des prix du pétrole, les fermetures de frontières avec certains pays voisins et l’insécurité régionale.

Ces menaces, dont la probabilité d’occurrence est jugée significative, pourraient avoir un impact considérable sur les recettes fiscales déjà fragilisées par un contexte économique mondial difficile. Pour faire face à ces défis, la note portant déclaration sur les risques budgétaires, élaborée après le vote du budget pour l’exercice 2025, précise que le gouvernement a mis en place diverses mesures d’atténuation afin de limiter les effets négatifs de ces risques. En savoir plus.

Fluctuation des coûts du pétrole : une probabilité moyenne

La fluctuation des prix du pétrole constitue l’un des risques les plus préoccupants pour le budget 2025. En effet, les prix du pétrole jouent un rôle crucial dans les recettes fiscales du Bénin, et selon les prévisions, la probabilité d’une hausse significative des prix mondiaux du pétrole est estimée cette année à 30 %. Cette hausse, selon la direction générale de l’économie, pourrait entraîner une augmentation des coûts d’importation, ce qui impacterait à la fois les prix à la pompe (comme l’augmentation de 15 FCFA depuis le 1er janvier 2025) et les coûts de production dans les secteurs dépendants de l’énergie.

En conséquence, le gouvernement pourrait, selon les différentes simulations de la direction générale de l’économie, voir ses recettes fiscales diminuer de 3,2 % en 2025 et de 3,29 % sur la période triennale 2025-2027. Pour limiter cet impact, la déclaration indique la mise en place d’un mécanisme de stabilisation fondé sur des appels d’offres internationaux. Ce dispositif permet de garantir un prix d’approvisionnement stable, transférant ainsi le risque de fluctuation au fournisseur et assurant la stabilité des prix des produits pétroliers à la pompe. Le mécanisme a fixé une marge d’ajustement des prix de 4 % sur un mois.

Fermeture des frontières avec les pays voisins

La fermeture des frontières, en particulier avec le Niger, le Burkina Faso et le Nigeria, représente également un risque important identifié. La probabilité de survenance en 2024 était de 15 % et de 38,58 % sur les trois prochaines années (2025-2027). Ce phénomène pourrait entraîner une chute de 10,58 % des recettes douanières, bien que cette estimation exclut les échanges informels. Pour éviter cela, la note de déclaration sur les risques budgétaires précise que le gouvernement béninois mise sur la normalisation des relations avec ses voisins, notamment le Niger, mais compte davantage sur le Nigeria, notamment avec la création de la zone de libre-échange pour renforcer la coopération économique et commerciale.

Il est rappelé, dans la déclaration, la révision des cadres juridiques de coopération afin de stimuler les échanges commerciaux et économiques avec les partenaires régionaux. En outre, des initiatives telles que la signature en 2021 d’un mémorandum d’entente avec l’Association des producteurs de riz du Nigeria visent à renforcer la production locale et les échanges commerciaux. “À ces efforts diplomatiques, s’ajoutent les initiatives de renforcement de la résilience économique démarrées depuis 2016 et qui visent à tirer profit des potentialités du pays. Sur le plan de la valorisation de la production et des échanges, on peut citer, par exemple, le renforcement des capacités de transformation industrielle des produits locaux, matérialisé par la création de la zone industrielle de Glo-Djigbé”, indique la déclaration.

Risques sécuritaires : 30 % de probabilité de survenance

L’insécurité régionale, en particulier les menaces terroristes dans le nord du pays, en provenance du Sahel et du Nigeria, constitue une autre menace sérieuse pour l’économie béninoise. Bien que le pays ait été épargné pendant plusieurs années par ces attaques, la note reconnaît que le risque sécuritaire s’est accru ces dernières années. Une détérioration de la situation sécuritaire pourrait entraîner, selon la direction générale de l’économie, une baisse des flux touristiques de 10 % et des investissements privés, ce qui pourrait affecter de manière significative les recettes fiscales.

De ce fait, une aggravation de la situation sécuritaire pourrait entraîner une baisse de 4,5 points de pourcentage de la croissance économique et une diminution des recettes fiscales de 2,5 %. Pour contrer ce risque, le ministère de l’Économie et des Finances a annoncé l’adoption d’une stratégie combinée, à la fois civile et militaire, visant à renforcer la présence de l’État dans les zones vulnérables et à répondre aux besoins économiques et sociaux des populations locales.

Autres risques budgétaires

D’autres risques budgétaires sont également identifiés pour l’année 2025. La fluctuation du cours du naira (33 % de probabilité de survenance), par exemple, pourrait avoir des répercussions sur les activités commerciales, entraînant une baisse des recettes totales d’environ 1,8 % en 2025. De même, les fluctuations des prix du coton (5 % de probabilité de survenance) et les perturbations des chaînes d’approvisionnement mondiales (15 % de probabilité de survenance) représentent des risques modérés mais potentiellement nuisibles pour l’économie.

Quant au portefeuille des entreprises publiques du Bénin, bien que comportant des risques limités selon la déclaration, il reste un facteur à surveiller. Composé de 23 sociétés d’État et 131 agences, ce portefeuille présente un faible risque budgétaire, grâce à une gouvernance financière renforcée, insiste la déclaration. Quant aux risques liés aux inondations (20 % de probabilité de survenance) et aux actions légales contre l’État, ils sont jugés relativement modérés.

Dans ce contexte, le gouvernement béninois reste vigilant et compte mettre en œuvre des mesures stratégiques pour minimiser l’impact de ces risques et préserver l’équilibre budgétaire en 2025.

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