Ambitions, Bénin – Selon Jeune Afrique, Romuald Wadagni, ministre d’État en charge de l’Économie et des Finances du Bénin, ne sera finalement pas candidat à la présidence de la Banque africaine de développement (BAD). Alors que la période de dépôt des candidatures expire ce vendredi 31 janvier 2025 à 17 h (heure d’Abidjan), le ministre béninois a choisi de ne pas soumettre sa candidature, clôturant ainsi une ambition qu’il avait pourtant affichée il y a quelques mois.
Une ambition affichée, mais une candidature finalement écartée
Dans une confidence accordée le 19 juillet 2024 au média panafricain Jeune Afrique, Romuald Wadagni justifiait initialement son intérêt pour la BAD en mettant en avant ses réalisations à la tête du ministère des Finances. Selon lui, son bilan au ministère des Finances du Bénin crédibilisait sa candidature à la présidence de la BAD.
Malgré cette ambition affichée et le fait que, ces derniers mois, son éventuelle candidature ait fait l’objet de nombreuses discussions dans les cercles diplomatiques et financiers, le ministre béninois a finalement décidé de ne pas briguer la succession de l’actuel président de la BAD, le Nigérian Akinwumi Adesina.
Une nouvelle donne dans la course à la présidence de la BAD
Le retrait de Romuald Wadagni redéfinit l’équilibre des forces dans cette élection stratégique. Le 29 janvier 2025, la Mauritanie a officiellement déposé la candidature du Dr Sidi Ould Tah, ancien ministre et actuel directeur général de la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (BADEA). Cette candidature bénéficie d’un soutien politique de poids, notamment celui du président mauritanien Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani. Selon des indiscrétions, le président ivoirien Alassane Ouattara ainsi que plusieurs actionnaires influents de la BAD soutiendraient également cette candidature, ce qui pourrait peser lourd dans les équilibres du scrutin.
L’élection du futur président de la BAD se tiendra à Abidjan du 27 au 29 mai 2025, lors de l’Assemblée générale annuelle et du Conseil des gouverneurs du Groupe de la Banque africaine de développement.
Un retrait stratégique de Romuald Wadagni ?
Au-delà de son impact sur la présidence de la BAD, le choix de Romuald Wadagni de ne pas se porter candidat soulève également des questions sur son avenir politique au Bénin. Alors que le pays se prépare pour les élections générales de 2026, son retrait de la course à la BAD pourrait-il être le signe d’une réorientation de ses ambitions politiques ?
Si cette décision est avant tout liée à la dynamique internationale autour de la BAD, elle pourrait également avoir des implications sur les rapports de force internes au Bénin, à l’approche d’un scrutin majeur pour le pays. Une question qui reste ouverte et qui ne devrait pas manquer d’alimenter les spéculations dans les jours à venir.