Politique, Bénin – À la suite du recours du parti Les Démocrates, la Vice-présidente du Bénin, Mariam Chabi Talata, a été appelée à répondre devant la Cour constitutionnelle sur ses déclarations controversées concernant un éventuel troisième mandat pour le président Patrice Talon. Ces propos, tenus lors de la tournée de reddition de comptes à Allada en mai 2024, ont été interprétés comme une incitation à modifier la Constitution.
Un appel à la continuité des réformes, non à un troisième mandat
Lors de sa visite à Allada, Mariam Chabi Talata avait rapporté le souhait d’une citoyenne face aux difficultés d’infrastructure, suggérant que si le président Talon ne réalisait pas les routes nécessaires, il pourrait être “ramené pour un troisième mandat”. Cette déclaration a immédiatement déclenché une controverse, le parti d’opposition Les Démocrates accusant la vice-présidente de promouvoir un changement constitutionnel. Selon Guy Dossou Mitokpè, porte-parole du parti, ces propos incitaient à contourner la limitation des mandats et constituaient une menace pour la stabilité politique du Bénin.
Devant les sages de la Cour constitutionnelle, Mariam Chabi Talata a réfuté l’idée que ses propos étaient une incitation à un troisième mandat. Son conseil juridique a insisté sur le fait que ses déclarations avaient été déformées et qu’elles ne visaient qu’à souligner l’importance d’un leadership stable et compétent pour garantir la continuité des projets d’infrastructures et de développement du pays. Représentant la Vice-présidente, l’équipe juridique a réaffirmé qu’elle n’avait jamais suggéré une révision de la Constitution, mais qu’elle avait simplement relayé le souhait de la population de voir des réformes structurelles menées à bien.
Validation des propos de la Vice-présidente
Hier jeudi 30 janvier 2025, la Cour constitutionnelle statuant sur la requête du parti Les Démocrates, a rendu une décision en faveur de la Vice-présidente, validant ses propos et rejetant les accusations du signataire du recours Guy Dossou Mitokpè. Selon les sages, les déclarations de Mariam Chabi Talata ne constituaient pas une violation de l’ordre constitutionnel, soulignant que celles-ci étaient conformes à la Constitution.
La Cour sur recommandation de son rapporteur a précisé que pour qu’une déclaration soit jugée contraire à la Constitution, elle doit avoir pour but de perturber l’ordre constitutionnel ou de nuire à la paix et à la cohésion nationale. En l’espèce, les sages ont estimé que l’allusion à un troisième mandat n’était pas une incitation explicite, mais une réflexion sur la nécessité d’un leadership stable pour la poursuite des réformes en cours.
Ainsi, la Cour a confirmé que la Vice-présidente exerçait son droit à la liberté d’expression et que ses propos s’inscrivaient dans un cadre politique légitime, loin de toute intention de remettre en cause la Constitution.