Gouvernance, Bénin – L’agence de notation Fitch Ratings a confirmé, le 21 février 2025, la note de défaut émetteur en devises étrangères à long terme du Bénin à ‘B+’ avec une perspective stable. Cette évaluation reflète la solidité des fondamentaux économiques du pays, marqués par une croissance soutenue, une réduction du déficit budgétaire et une gestion proactive de la dette.
Si des défis persistent, notamment en matière de mobilisation des recettes publiques et de dépendance aux échanges régionaux, Fitch met en avant la résilience de l’économie béninoise face aux chocs externes.
Une consolidation budgétaire
Fitch Ratings souligne une réduction significative du déficit budgétaire, passé de 5,5 % du PIB en 2022 à 3 % en 2024, un niveau inférieur aux prévisions initiales. Cette performance s’explique par une augmentation des recettes publiques et un contrôle strict des dépenses courantes. Selon l’agence, le déficit devrait se stabiliser à 2,9 % du PIB en 2025 et 2026, en dessous du seuil de 3 % fixé par l’UEMOA, ce qui témoigne d’une discipline budgétaire renforcée.
Toutefois, Fitch relève que la base de recettes reste étroite, avec un ratio recettes/PIB estimé à 15,8 % en 2026, un niveau inférieur à la médiane des pays classés ‘B’ (17,6 %). Cette contrainte pourrait limiter les marges de manœuvre budgétaires du pays à moyen terme.
Une stratégie de gestion de la dette qui porte ses fruits
La gestion proactive de la dette est un autre point clé mis en avant par Fitch Ratings. Le rapport rappelle qu’en janvier 2025, le Bénin a procédé à une émission obligataire de 500 millions USD sur 16 ans, dont 250 millions USD ont été utilisés pour racheter une partie de son Euro-obligation 2032. Cette opération a permis d’allonger la maturité de la dette et de réduire les coûts de financement, renforçant ainsi la soutenabilité budgétaire du pays.
Grâce à cette stratégie, le ratio dette/PIB devrait passer de 53,6 % en 2024 à 51 % en 2026, un niveau plus favorable que celui observé dans des pays aux caractéristiques similaires. Fitch considère également que les risques de refinancement sont maîtrisés, avec des besoins de financement en baisse, estimés à 6,3 % du PIB en 2026, contre 8,5 % en 2023.
Une croissance robuste malgré un environnement incertain
Fitch Ratings anticipe une croissance du PIB réel supérieure à 6,5 % jusqu’en 2026, portée par l’expansion du secteur agricole, le développement des infrastructures et la montée en puissance de la zone industrielle de Glo-Djigbé. L’agence souligne également la résilience de l’économie béninoise, qui a su s’adapter aux perturbations régionales, notamment la fermeture de la frontière avec le Niger et l’instabilité au Nigeria.
Toutefois, l’agence rappelle que des défis subsistent, notamment les tensions politiques à l’approche des élections de 2026, en raison de la modification du code électoral en mars 2024, ainsi que la nécessité d’accélérer la diversification économique pour réduire la dépendance aux échanges frontaliers. Des éléments déterminants pour une éventuelle amélioration de la notation à l’avenir.