Gouvernance, Bénin – Après une période de vacances gouvernementales entamée le 5 août dernier, le gouvernement béninois s’apprête à reprendre ses activités ce lundi 2 septembre. Qu’il s’agisse de remaniements diplomatiques, de tensions avec le Togo, ou de la mise en place d’organes institutionnels clés, le gouvernement devra rapidement apporter des réponses concrètes pour maintenir la dynamique de développement et la stabilité du pays. Retour sur les enjeux qui marqueront la fin de l’année 2024.
Remaniement diplomatique : Un défi prioritaire
L’une des premières actions attendues du gouvernement est la nomination de nouveaux ambassadeurs dans plusieurs pays stratégiques. Les missions des diplomates actuellement en poste au Maroc, aux États-Unis, en Chine, au Koweït et au Qatar prendront fin le 31 août 2024, conformément à la note envoyée par le ministre des Affaires étrangères aux ambassadeurs concernés.
Selon nos informations, le processus pour nommer de nouveaux ambassadeurs est déjà bien avancé. Le gouvernement béninois, qui aspire à renforcer ses relations internationales, devrait donc procéder rapidement à ces nominations pour garantir la continuité de sa diplomatie.
Conseil Économique et Social : installation imminente des membres
Un autre dossier en suspens concerne la mise en place du Conseil Économique et Social (CES) transitoire. La loi organique adoptée en juin 2024 stipule que ce conseil transitoire doit entrer en fonction dans les deux mois suivant sa promulgation, un délai qui coïncide avec la rentrée gouvernementale.
Si l’information selon laquelle cette loi a déjà été promulguée se confirme, l’installation des membres du CES transitoire pourrait bien être l’une des premières décisions à l’ordre du jour, dès que le parlement et les institutions concernées auront désigné leurs représentants. Ce conseil, désormais structuré aux niveaux départemental et national, jouera un rôle déterminant dans les débats économiques et sociaux qui animent le pays.
Tensions avec le Togo : Une crise diplomatique à éviter
La rentrée gouvernementale pourrait être marquée par la gestion des récentes révélations des autorités judiciaires du Togo concernant ”l’enlèvement” du cyber activiste béninois Steve Amoussou à Lomé. À cet égard, la situation s’est complexifiée lorsque le procureur de la République du tribunal de Lomé a révélé, dimanche dernier, l’identité de plusieurs personnes impliquées dans cet ”enlèvement”, survenu sans consultation préalable des autorités togolaises.
De plus, l’émission de mandats d’arrêt internationaux par la justice togolaise pose un sérieux défi diplomatique au gouvernement béninois, qui devra clarifier sa position lors du premier conseil des ministres post-vacances. La gestion de cette crise, qui met à l’épreuve les relations entre Cotonou et Lomé, pourrait avoir des répercussions durables sur les relations entre les deux pays.
Gouvernance locale : Vers la désignation des chefs de quartier
La modification du code électoral en mars dernier, notamment la réécriture de l’article 210, prévoit que les chefs de villages et de quartiers de ville soient désignés sur la base des résultats des élections communales de 2020. Selon nos informations, la Commission Électorale Nationale Autonome (CENA) a déjà sollicité la Cour Suprême pour obtenir la liste définitive des chefs de village ou de quartier de ville. Selon une source interne à la Cour Suprême, le président Victor Dassi Adossou avait donné les instructions nécessaires pour finaliser ce dossier avant les vacances judiciaires. Si les préparatifs sont achevés, un rapport sera probablement présenté en conseil des ministres par le ministre Yvon Detchenou, permettant ainsi la désignation des nouveaux chefs de village ou de quartier de ville avant la fin de l’année.
Le regard est tourné vers l’exécutif, dont les premières actions après la reprise seront scrutées de près.