Numérique, Bénin – Du côté de l’Agence des Systèmes d’Information et du Numérique (ASIN), les préparatifs vont bon train pour lancer un audit organisationnel stratégique des Directions des Systèmes d’Information (DSI) des ministères et de leurs structures sous tutelle. Il s’agit de doter l’ensemble de l’administration béninoise d’une gouvernance numérique plus cohérente, plus performante et mieux adaptée aux enjeux actuels de transformation digitale.
Selon nos informations, il ne s’agit pas simplement d’examiner des structures administratives cloisonnées, mais bien de repenser en profondeur l’architecture numérique de l’État. Pour ce faire, l’ASIN s’appuiera sur un cabinet spécialisé qui sera chargé de conduire, sur une période de 90 jours calendaires, un diagnostic organisationnel complet des DSI de l’administration centrale. Le montant engagé s’élève à 59,3 millions de francs CFA, financés sur le budget national 2025.
Gouvernance, coordination, compétences : un audit à 360 degrés
Au cœur de cette démarche, une ambition d’optimiser le soutien technique de l’ASIN tout en renforçant l’autonomie numérique des ministères. L’évaluation portera d’abord sur la pertinence des structures organisationnelles existantes. Les processus de décision, les dynamiques internes, les outils de pilotage, ainsi que le niveau d’adaptation aux défis numériques actuels seront passés au crible. Une grille d’analyse spécifique, tenant compte des réalités locales et des exigences sectorielles, servira de cadre d’évaluation.
Mais l’exercice va plus loin qu’une simple radiographie organisationnelle. Le cabinet devra évaluer les mécanismes de gouvernance des Systemes d’information : clarté des politiques internes, fonctionnement des comités techniques, processus de priorisation des projets numériques, outils de suivi et de reporting. Un autre axe majeur portera sur les interactions entre les DSI et les directions métiers. L’audit devra mesurer le niveau d’implication des métiers dans la définition et la mise en œuvre des projets digitaux, leur rôle dans les phases de test et de suivi, ainsi que l’efficacité des dispositifs de formation et de support aux usagers finaux.
Capital humain et conduite du changement au centre du dispositif
Du côté des ressources humaines d’après notre source bien informée, il est prévu une analyse des compétences existantes au sein des DSI, ainsi qu’une évaluation de leur alignement avec les besoins actuels. Le cabinet devra en tirer un plan de développement des talents, fondé sur une approche durable de montée en capacité organisationnelle.
À l’issue du diagnostic, des recommandations concrètes seront formulées pour réorganiser les DSI : identification des meilleures pratiques, définition de chantiers prioritaires, scénarios de mise en œuvre, évaluation des impacts économiques, et identification des risques. Un dispositif de conduite du changement est également attendu : organisation de sessions de sensibilisation, proposition d’un cadre de suivi-évaluation, et appui à l’opérationnalisation du nouveau modèle.
Comme l’indique notre spécialiste à la rédaction ayant jeté un coup d’œil au document projet, « L’audit annoncé ne se veut pas un simple état des lieux, mais une véritable base de refondation stratégique, afin que les DSI deviennent des moteurs d’innovation, d’efficacité et de redevabilité au service des usagers et des politiques publiques. »
