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Bénin – Finances locales : une hausse timide des recettes de fonctionnement au deuxième trimestre

Décentralisation, La Marina BJ Au deuxième trimestre 2025, les communes du Bénin ont enregistré une légère hausse de leurs recettes de fonctionnement soit +1,38 % par rapport à la même période en 2024, pour un total de 14,1 milliards FCFA. Derrière ce chiffre, publié par la Direction générale du Trésor et de la Comptabilité publique, se dessine toutefois une fragilité : une dépendance accrue des collectivités aux transferts de l’État, qui grignote progressivement leur autonomie financière.

Toutes les communes n’évoluent pas au même rythme. Les villes à statut intermédiaire affichent une progression de +22,97 %, et les communes ordinaires une hausse plus modérée de +6,82 %. À l’opposé, les communes à statut particulier plongent : leurs recettes chutent de 3,72 milliards FCFA en 2024 à 2,57 milliards en 2025, soit une baisse de près de 31 %.

Effondrement des recettes propres

Si la tendance globale reste positive, les recettes propres s’inscrivent en fort repli. Elles tombent de 6,09 milliards FCFA à 4,58 milliards, soit -24,80 % en un an. La situation est particulièrement critique pour les communes à statut particulier, dont les recettes internes s’écroulent de plus de moitié (-55,10 %).

En contrepartie, les subventions et dotations de l’État bondissent de 27,77 %, renforçant la dépendance des communes aux financements publics. Dans celles à statut particulier, ce soutien pèse désormais 51 % du budget de fonctionnement (56 % hors Cotonou), contre seulement 24 % un an plus tôt. Pour ainsi dit, l’équilibre financier des grandes villes dépend désormais plus des dotations nationales que de leur propre dynamisme fiscal.

Des recettes d’investissement en hausse, mais des dépenses en baisse

Sur le terrain des investissements, les communes ont mobilisé 7,62 milliards FCFA au cours du trimestre, en progression de 29,35 % sur un an. Mais dans le même temps, leurs dépenses d’investissement reculent de 18,62 %, s’établissant à 5,68 milliards FCFA. Autrement dit, les communes reçoivent plus de moyens de l’exécutif mais n’en convertissent pas assez en chantiers visibles.

La répartition révèle des contrastes : les communes ordinaires captent plus de la moitié des subventions d’investissement (4,03 milliards FCFA). Mais certains postes s’effondrent, comme l’acquisition de terrains et les « autres dépenses d’investissement » (-32,84 %).

Les communes à statut particulier voient leurs dépenses chuter de près de 50 %, tandis que les communes intermédiaires affichent une dynamique inverse, avec une hausse spectaculaire de 107 %, portée par le secteur des constructions (1,22 milliard contre 0,70 milliard un an plus tôt).

Le bilan du deuxième trimestre 2025 dessine un paradoxe qui se répète depuis quelques années : les ressources augmentent, mais la dépendance à l’État s’accroît. Les chiffres traduisent moins un renforcement de la gouvernance locale qu’un recentrage implicite autour du budget national. À terme, la question reste entière : le modèle actuel de transferts massifs peut-il suffire à bâtir des communes autonomes et capables de peser dans le développement territorial ?

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