Infrastructures scolaires, La Marina BJ – Dans la discrétion des circuits administratifs, deux agences placées sous la tutelle de la présidence du Bénin tracent les contours d’un chantier d’envergure nationale. Selon nos informations, l’Agence pour la Construction des Infrastructures du Secteur de l’Éducation (ACISE) et l’Agence nationale de l’Alimentation et de la Nutrition (ANAN) mettent la touche finale à l’exécution d’un plan d’investissement de 8,4 milliards FCFA destiné à ériger et équiper des infrastructures de gestion des cantines scolaires dans plusieurs départements du pays.
Le programme repose sur une approche territorialisée de l’investissement. Onze départements, avec plusieurs sites identifiés, sont concernés. Dans la première zone, qui englobe les départements de l’Alibori, du Borgou, du Zou et du Plateau, les travaux sont estimés à 2,314 milliards FCFA pour une durée d’exécution de sept mois.
La deuxième zone, couvrant l’Atacora, la Donga et les Collines, mobilisera 2,662 milliards FCFA, également sur sept mois. Enfin, la troisième zone, qui regroupe que les départements du Sud – à savoir l’Atlantique, le Mono, le Couffo et l’Ouémé – bénéficiera d’un investissement de 3,438 milliards FCFA, pour un calendrier d’exécution des travaux étalé sur neuf mois.
Des infrastructures pour une gestion intégrée
L’ACISE, en charge de la maîtrise d’ouvrage et accompagnée par des entreprises spécialisées – dont la phase de contractualisation est déjà engagée –, mettra en œuvre un ensemble de travaux allant bien au-delà de la simple construction. Selon nos informations, il s’agit d’un dispositif logistique complet, intégrant des bâtiments administratifs, des cuisines normalisées, des magasins de stockage et des installations sanitaires. Ces infrastructures visent à professionnaliser la chaîne d’approvisionnement et à renforcer les capacités locales de gestion des repas scolaires.
Cette action du gouvernement de la Rupture s’inscrit dans la continuité du transfert progressif de la gestion du PNASI du Programme Alimentaire Mondial (PAM) vers l’État béninois, à travers l’ANAN. L’enjeu est de consolider un modèle national autonome, capable d’assurer la régularité, la qualité nutritionnelle et la transparence de la distribution alimentaire dans les écoles publiques. Cette évolution marque la transition d’un programme soutenu par les partenaires techniques à une véritable politique publique internalisée, portée par les institutions nationales.
Notons par ailleurs que cet investissement dans les infrastructures s’accompagne d’une stratégie d’approvisionnement local, élément clé du modèle béninois, dans laquelle l’ANAN œuvre à l’intégration de filières vivrières communautaires, afin que les cantines scolaires se fournissent directement auprès des groupements de producteurs, notamment féminins.