Développement, Bénin – Depuis quelques années, le Bénin bénéficie d’un soutien financier accru du Fonds monétaire international (FMI) à travers plusieurs mécanismes, notamment le Mécanisme élargi de crédit (MEDC), la Facilité élargie de crédit (FEC) et la Facilité pour la résilience et la durabilité (FRD). Le dernier décaissement en date, annoncé le 17 décembre 2024, s’élève à 80 millions de dollars et vient renforcer l’exécution du budget pour 2025. Derrière ces flux financiers, une question essentielle demeure : quel est leur impact réel sur l’économie béninoise et sur la vie quotidienne des citoyens ?
À la suite de la cinquième revue combinée de l’accord MEDC/FEC et de la deuxième revue de l’accord FRD, le ministre d’État chargé de l’Économie et des Finances, Romuald Wadagni, a apporté des précisions sur les résultats concrets de ces financements.
Une croissance soutenue malgré un environnement mondial instable
Les crises successives qui ont marqué l’économie mondiale n’ont pas épargné le Bénin. Toutefois, le pays a su faire preuve de résilience grâce à la mise en œuvre de son programme de réformes. Romuald Wadagni souligne que cette capacité d’adaptation repose sur des mesures bien ciblées et sur un accompagnement stratégique des partenaires au développement, notamment le FMI.
« Notre programme de réformes en cours nous a permis de traverser une période marquée par des chocs graves et répétés, avec l’appui technique et financier de nos partenaires au développement », explique-t-il. Cette approche a permis de maintenir une dynamique positive, avec une croissance moyenne de plus de 6,5 % ces dernières années.
Un impact tangible sur le quotidien des citoyens
Les financements mobilisés à travers les différents programmes du FMI ont permis de renforcer plusieurs secteurs clés, notamment l’éducation et la protection sociale. L’un des résultats les plus significatifs concerne la scolarisation des enfants et l’amélioration des conditions d’apprentissage. « Notre programme intégré d’alimentation scolaire fournit actuellement des repas gratuits aux élèves dans 95 % des écoles primaires en zones rurales, soit plus de 1,3 million d’enfants, avec une couverture complète ciblée cette année », précise Romuald Wadagni.
L’accès à l’éducation a également connu des avancées majeures, avec la suppression des frais de scolarité pour les filles au premier cycle du secondaire. « Le premier cycle de l’enseignement secondaire est désormais gratuit pour les filles dans les 77 communes du Bénin, soit environ 2 millions de bénéficiaires », ajoute le ministre d’État. Un projet pilote est actuellement en cours pour étendre cette mesure au second cycle, ce qui constituerait une avancée majeure pour l’éducation des jeunes filles dans le pays.
Des résultats visibles, mais des défis à relever. Selon le chef de mission du FMI au Bénin, Constant Lonkeng, il est nécessaire d’assurer « l’expansion continue de l’assiette fiscale » pour financer le développement et rembourser la dette. Il insiste également sur « la nécessité de poursuivre la réduction de la dépendance au modèle de croissance porté par le transit ».
