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Romuald Wadagni, le candidat propulsé par Patrice Talon lors d’une réunion nocturne

Politique, La Marina BJDans la nuit du 30 au 31 août 2025, le président Patrice Talon a scellé son héritage politique. Fidèle à sa promesse de ne pas briguer un troisième mandat, le chef de l’État béninois a donné son feu vert au choix de ses hôtes, porté sur le ministre de l’Économie et des Finances, Romuald Wadagni, comme candidat unique de la mouvance présidentielle pour l’élection présidentielle du 12 avril 2026. Une décision qui consacre un technocrate discret, devenu le symbole d’une décennie de réformes.

Comme à l’habitude du Chef de l’État, c’est sans faste protocolaire, mais en présence des figures influentes des deux grands blocs de la majorité – Union Progressiste le Renouveau et Bloc Républicain – que cette décision a été entérinée. Selon les informations recueillies auprès de notre source,« la plupart, informés dès le vendredi après-midi de la confirmation de cette séance prévue dans la soirée du samedi, se sont rendus auprès du chef de l’État pour lui soumettre le choix arrêté par consensus.»

« Il n’y a pas eu de contestation car c’est un travail qui se faisait depuis longtemps. C’est l’aboutissement d’un long processus à l’intérieur des deux grands partis politiques », confie un cadre de la majorité présent à cette séance. Selon nos informations, le président a insisté par la suite sur la nécessité d’assurer une stabilité durable et de confier le pays à une génération rompue à la rigueur et à la transparence.

Wadagni, l’ascension d’un technocrate discret

Âgé de 49 ans, formé en France et aux États-Unis, il n’était pas prédestiné à une carrière politique, même s’il confiait déjà à ses camarades étudiants son rêve de devenir ministre dans son pays avant l’âge de 40 ans. Passé notamment par le cabinet Deloitte, Romuald Wadagni s’est imposé comme le grand argentier du régime Talon dès 2016. Sous sa houlette, le Bénin a doublé ses recettes fiscales, maîtrisé sa dette et gagné la confiance des bailleurs internationaux.

Peu porté sur les discours populistes, il s’est forgé une réputation de technocrate méthodique et exigeant. « C’est un profil qui rassure autant qu’il intrigue », commente notre spécialiste à la rédaction. « Il incarne la stabilité institutionnelle que le président Patrice Talon veut léguer au pays », poursuit-il.

Joseph Djogbénou en mode confirmation

Pour officialiser ce consensus, Joseph Djogbénou, président de l’Union Progressiste le Renouveau, longtemps pressenti comme le candidat de la mouvance présidentielle, a pris les devants, avant même un communiqué officiel de son parti. Son message, publié ce dimanche 31 août 2025 sur sa page Facebook quelques minutes après la diffusion de l’information par plusieurs médias, sonne comme un manifeste. On peut y lire « Romuald Wadagni est le candidat de l’Union Progressiste le Renouveau. Il est le candidat de la majorité parlementaire et présidentielle. Il est le candidat de chacun de nous. Il est mon candidat. »

Pour l’ancien garde des Sceaux, avec Romuald Wadagni et Patrice Talon, il s’agira d’accélérer « la transformation économique, structurelle, infrastructurelle, culturelle, touristique et agricole » du Bénin afin de « préserver les acquis et rendre irréversible le développement du pays ». Selon une source bien informée à la haute direction politique de l’UP-R, l’ex président de la Cour Constitutionnelle « a participé à ce choix de Romuald Wadagni ».

Sa déclaration directe et militante illustre le verrouillage politique autour du candidat unique et l’unité affichée des deux blocs de la majorité. Le Bloc Républicain a, lui aussi, justifié ce choix dans un communiqué officiel.

Une opposition contrainte de se réinventer

Longtemps persuadée d’affronter Patrice Talon lui-même, puis engagée dans un combat pour la révision du code électoral qu’elle n’a cessé de critiquer, l’opposition béninoise, menée par le parti Les Démocrates de l’ancien président Boni Yayi, se retrouve face à un candidat perçu comme moins clivant. Les figures d’Éric Houndété et de Nourénou Atchadé, fers de lance de la contestation, devront revoir leur stratégie. « Avec Romuald Wadagni, ce n’est plus seulement un duel politique, c’est un débat sur la vision économique du pays », analyse notre spécialiste à la rédaction.

Depuis 2016, Patrice Talon a profondément transformé le paysage institutionnel et économique du Bénin : réforme fiscale, digitalisation des services publics, grands chantiers routiers et touristiques, rigueur budgétaire. Sa méthode – critiquée pour sa centralisation, mais saluée pour son efficacité – a redéfini les équilibres du pays.

En misant sur Romuald Wadagni, il choisit la continuité plutôt que la rupture (LMBJ DU 20/03/2025). Si ce dernier parvient à convaincre les électeurs, cette élection pourrait consacrer un modèle inédit : celui d’une succession préparée, assumée et centrée sur la performance économique.

Pour ce technocrate devenu candidat à la présidence, le véritable défi commence : fédérer les bases départementales, séduire une opinion publique exigeante sur la liberté d’expression et incarner l’héritage de Patrice Talon sans apparaître comme une simple extension du régime. Son style sobre et son absence de culture militante seront scrutés par une population habituée à d’autres figures politiques.

Mais pour l’heure, la machine présidentielle est lancée. Romuald Wadagni est désormais le visage de la continuité, et l’élection de 2026 s’annonce comme un test grandeur nature de la stabilité politique béninoise.

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