Développement, Bénin – Dans le cadre des concertations nationales visant à définir les orientations stratégiques du Bénin à l’horizon 2060, les députés et les experts du ministère du développement se sont récemment réunis au palais des gouverneurs de Porto-Novo. Cette rencontre a abouti, entre autres, à une convergence de vues sur le système politique à mettre en œuvre.
Lors des échanges l’honorable Victor Topanou a mis en exergue l’importance de choisir entre deux modes fondamentaux : la démocratie ou la dictature, soulignant que, malgré ses imperfections, seule la démocratie peut offrir au Bénin un avenir de développement durable.
La démocratie, une nécessité malgré ses imperfections
Pour Victor Topanou, le choix est clair. Bien qu’elle soit imparfaite, la démocratie demeure le seul système capable de porter le Bénin vers un développement harmonieux à long terme. Selon lui, toute tentative de revenir à un modèle dictatorial compromettrait non seulement les libertés fondamentales, mais aussi la capacité du pays à évoluer dans un cadre de stabilité et de progrès. La démocratie, avec ses défis, offre un terrain sur lequel le dialogue, la participation citoyenne et le pluralisme politique peuvent réellement contribuer à la construction d’un avenir meilleur.
L’honorable Assan Seybou partage cette conviction de son collègue de la mouvance présidentielle, mais ajoute une nuance essentielle. D’après lui, pour que la démocratie serve véritablement le développement du Bénin, elle doit être encadrée. Selon lui, le Bénin de 2060 doit s’appuyer sur un modèle démocratique multipartite contrôlé, où le nombre de partis politiques est limité et régulé. Ce contrôle permettrait d’éviter la fragmentation excessive du paysage politique, qui peut diluer les efforts de développement et rendre la gouvernance plus complexe et moins efficace.
En effet, Assan Seybou imagine une démocratie où seuls les partis ayant une véritable base populaire et un projet de société cohérent pourront animer la vie politique. Ce modèle vise à garantir que les énergies politiques soient concentrées sur des objectifs de développement clairs et partagés, plutôt que dispersées dans des luttes de pouvoir internes sans bénéfice pour la nation.
La démocratie au service du développement
L’honorable Orden Alladatin rejoint cette vision en affirmant que la démocratie doit être un outil au service du développement. Pour lui, le Bénin doit faire un choix clair à l’horizon 2060 : celui d’une démocratie qui ne se contente pas d’être un cadre institutionnel, mais qui soit véritablement un moteur de développement. Une démocratie multipartite contrôlée, selon Alladatin, pourrait offrir la stabilité nécessaire pour mettre en œuvre des politiques publiques efficaces, tout en préservant les acquis démocratiques du pays.
Ainsi, les députés s’accordent sur l’idée que le Bénin doit impérativement opter pour un modèle démocratique multipartite contrôlé pour garantir son développement d’ici 2060. Ce modèle, tout en étant fidèle aux principes démocratiques, fournirait un cadre plus structuré, capable de répondre aux exigences d’un développement durable et inclusif. En évitant la fragmentation politique excessive et en canalisant les énergies vers des projets collectifs, le Bénin pourrait ainsi se doter des bases solides pour affronter les défis de demain.
Les autres propositions du parlement
Outre la question du modèle démocratique, les députés ont également avancé plusieurs autres propositions clés pour assurer le développement du pays. Parmi celles-ci, la protection de l’industrie locale a été jugée essentielle pour promouvoir le Made in Bénin et renforcer la compétitivité des entreprises nationales sur la scène internationale. La diversification de l’économie au-delà du secteur cotonnier a également été soulignée, avec un accent particulier sur la transformation locale des produits avant leur exportation.
Les députés ont également insisté sur la nécessité de réformer le secteur bancaire pour qu’il soutienne de manière plus active le secteur privé, en encourageant la création de richesse à l’échelle nationale. Enfin, la dépolitisation des politiques sociales a été identifiée comme une priorité, afin de garantir une distribution équitable des ressources publiques et d’assurer une plus grande justice sociale.
Ces différentes propositions montrent que les parlementaires béninois sont résolument tournés vers l’avenir, cherchant à construire un cadre politique et économique solide pour permettre au Bénin de réaliser ses ambitions à l’horizon 2060.