Commerce, Bénin – D’après le Bulletin trimestriel des statistiques du commerce extérieur publié le 1er octobre 2024 par l’Institut National de la Statistique et de la Démographie (INStaD), le Bénin a enregistré une baisse significative de ses échanges commerciaux au deuxième trimestre 2024.
Ce recul, qui affecte à la fois les exportations et les importations, met en lumière les vulnérabilités de l’économie béninoise dans un contexte global de volatilité accrue.
Des secteurs clés impactés
Tout d’abord, au deuxième trimestre 2024 les exportations du Bénin ont chuté de 12,9 % par rapport au premier trimestre 2024, ce qui représente une baisse notable. Ce repli touche particulièrement plusieurs produits phares. En effet, les tourteaux et autres résidus solides ont contribué à cette baisse à hauteur de 7,6 points de pourcentage, tandis que les huiles de pétrole ont reculé de 3,0 points, et les fruits à coque comestibles de 2,7 points. Ces produits, qui sont traditionnellement au cœur du commerce extérieur du Bénin, ont subi les effets de la conjoncture mondiale, fragilisant ainsi la balance commerciale du pays.
Par ailleurs, les importations ne sont pas épargnées. En effet, elles ont diminué de 13,2 % au cours du deuxième trimestre de cette année. Selon le bulletin trimestriel, cette baisse touche particulièrement les produits agricoles et chimiques, essentiels à l’économie béninoise. Par exemple, les engrais ont reculé de 3,7 points de pourcentage, les herbicides et régulateurs de croissance des végétaux de 3,1 points, et les engrais minéraux ou chimiques azotés de 2,9 points. Cette contraction des importations pourrait perturber les chaînes de production dans le secteur agricole, accentuant la dépendance du pays à ces intrants pour maintenir ses capacités de production.
En conséquence, cette situation risque de créer des tensions dans le secteur agricole et industriel, qui dépendent fortement des produits importés, tels que les engrais et le pétrole. Sans mesures correctives rapides, ces secteurs clés pourraient souffrir de ralentissements majeurs dans les mois à venir.
Le coton : un pilier résistant mais une dépendance toujours préoccupante
Malgré cette baisse généralisée des échanges, le coton non cardé ni peigné continue de jouer un rôle déterminant dans les exportations béninoises. Au deuxième trimestre 2024, ce produit a généré une valeur de 123,8 milliards de FCFA, soit 91 220,9 tonnes exportées. Il a contribué à la balance commerciale du pays à hauteur de 11,5 points de pourcentage. Cette performance du coton montre que ce secteur reste résilient face aux turbulences économiques internationales.
Toutefois, cette dépendance vis-à-vis du coton soulève comme par le passé une inquiétude. En effet, plus de 87,6 % de la valeur totale des exportations du Bénin proviennent de dix produits principaux, avec le coton en tête pour 58,9%. Cette concentration expose, selon notre expert en rédaction, l’économie du pays aux fluctuations des prix mondiaux des matières premières. Il devient donc essentiel pour le Bénin de diversifier ses exportations afin de se protéger des aléas du marché mondial.
Sécurité alimentaire et énergétique : des secteurs sous pression
Du côté des importations, le riz semi-blanchi reste le produit le plus acquis par le Bénin, représentant 19,3 % de la valeur totale des importations du deuxième trimestre 2024. Il est suivi par les huiles de pétrole (14,5 %) et les insecticides (3,4 %). Ces produits, essentiels pour la sécurité alimentaire et énergétique du pays, révèlent la fragilité des approvisionnements du Bénin en ces temps de baisse généralisée des importations.
Ainsi selon notre analyste, la diminution des importations de produits agricoles et énergétiques, comme les engrais et les huiles de pétrole, pourrait sérieusement affecter la production nationale. Les secteurs agricole et industriel, fortement dépendants de ces produits, pourraient subir des hausses de coûts de production et une baisse des rendements, entraînant potentiellement une montée des prix alimentaires et énergétiques pour les consommateurs. Le gouvernement devra donc réagir rapidement pour éviter une crise d’approvisionnement dans ces secteurs stratégiques.
Une stratégie économique à réajuster pour plus de résilience
Face à cette baisse généralisée des échanges commerciaux au deuxième trimestre 2024, il devient impératif pour le Bénin de réévaluer sa stratégie économique. Bien que les exportations aient enregistré une hausse annuelle de 25,6 %, notamment grâce au coton, cette croissance à long terme ne suffit pas à contrebalancer les défis immédiats. La dépendance aux matières premières et aux importations critiques expose le pays à des risques importants, surtout dans un contexte mondial incertain.
D’après notre expert maison, pour surmonter ces défis, le Bénin devra non seulement diversifier ses exportations, mais aussi développer des solutions locales pour renforcer son autonomie. Cela passe par une optimisation des chaînes de production agricole, un soutien accru aux secteurs industriels, et une stratégie plus diversifiée pour assurer un approvisionnement stable des produits alimentaires et énergétiques.