Politique, Bénin – Alors que le Bénin amorce un tournant décisif en vue des élections générales de 2026, la scène politique s’agite. Au lendemain de la déclaration de candidature de Kemi Seba, ainsi que de la suspension et du limogeage du ministre Seïdou Adambi, Guy Mitokpè, secrétaire national à la communication du parti d’opposition Les Démocrates, a accordé une interview au journaliste Janvier Gbedo du quotidien Matin Libre. Toutefois, ce n’est pas pour commenter ces faits récents qu’il s’est exprimé, mais pour esquisser les grandes lignes de la stratégie et des ambitions de sa formation politique.
D’un ton à la fois serein et déterminé, l’ancien député a martelé un message clair : « Il n’y a qu’une seule alternance, il n’y a que le parti Les Démocrates comme solution. »
Un parti porté par l’espoir du peuple
Face à une gestion du régime actuel qu’il qualifie d’oppressive, Guy Mitokpè affirme que Les Démocrates se positionnent comme la seule véritable alternative pour les Béninois. « Aujourd’hui, c’est le parti le mieux structuré, le mieux organisé et le parti qui inspire le plus nos populations », explique-t-il, insistant sur la résilience et la solidité de son parti malgré les tentatives de déstabilisation. À ses yeux, toute attaque visant Les Démocrates équivaut à « toucher profondément à l’espoir du peuple. »
Cette conviction reflète la volonté du parti de représenter une rupture avec les pratiques actuelles, en s’appuyant sur une organisation rigoureuse et un ancrage profond dans les aspirations populaires.
2026, une échéance sous contrôle
Interrogé sur la manière dont Les Démocrates abordent l’échéance de 2026, Guy Mitokpè s’est montré confiant, rejetant toute idée de panique au sein de son camp. « Ceux qui sont en panique par rapport à 2026, ce n’est pas nous. Ceux qui sont en panique, c’est ceux qui gèrent et je vais dire de manière dictatoriale le pays d’aujourd’hui. Ceux qui sont en panique par rapport à 2026, c’est ceux qui sont rejetés par les populations. Ceux qui sont en panique par rapport à 2026, c’est ceux qui gèrent avec l’opacité que nous constatons aujourd’hui », déclare-t-il avec aplomb.
Il accuse le régime en place de gouverner dans « l’opacité » et de recourir à des manœuvres telles que la fabrication de « bénévoles de toutes pièces. » Conscient des obstacles posés par le cadre électoral actuel, il dénonce les pièges législatifs visant à marginaliser son parti. Toutefois, il rassure sur la capacité des Démocrates à déjouer ces obstacles : « Nous travaillons minutieusement, nous travaillons avec beaucoup d’adresse pour que 2026 ne se fasse pas, non seulement sans le parti Les Démocrates, mais que 2026 se fasse surtout avec la voix du peuple. »
Une stratégie discrète mais réfléchie
Sur les préparatifs concrets du parti, Guy Mitokpè reste volontairement évasif. « Nous avons notre agenda, nous avons notre chronogramme. Donc, nous ne nous ferons pas dicter notre rythme », affirme-t-il, laissant entendre que la discrétion est un atout majeur face aux adversités politiques. Cette posture témoigne d’une approche stratégique où chaque action est calculée pour renforcer leur position.
Pour les vœux en ce début d’année, Guy Mitokpè exprime son désir de voir 2026 marquer une rupture avec les violences et injustices passées. « Nous ferons des actions pour que l’année 2026 puisse être différente de l’année 2019 », promet-il, évoquant notamment les emprisonnements arbitraires et les exils forcés qui ont entaché le paysage politique récent. Il insiste sur l’engagement du parti Les Démocrates à poursuivre son combat sur « le chemin de la vérité » et dans le respect de « la souveraineté de l’humanité. »
Avec cette prise de position, Guy Mitokpè réaffirme la place incontournable des Démocrates dans le processus électoral à venir. Face aux défis politiques et institutionnels, il dresse le portrait d’un parti préparé, confiant et enraciné dans les aspirations populaires.