Lors du récent débat d’orientation budgétaire pour l’année 2025, le parlement béninois a émis une recommandation significative concernant l’acquisition de matériels et consommables informatiques au sein des structures publiques. Cette recommandation vise à renforcer l’implication des petites et moyennes entreprises (PME) locales dans le processus d’acquisition, une démarche qui intervient dans un contexte marqué par une décision récente du gouvernement béninois de simplifier et de centraliser les achats.
Actuellement, la politique gouvernementale, mise en œuvre à travers une note circulaire du ministre d’État de l’Économie et des Finances datée du 13 juin 2024, privilégie la conclusion d’accords-cadres avec des grands groupes de fabricants. Cette approche vise à simplifier et centraliser les procédures d’achat, assurant ainsi une gestion efficace des ressources publiques. Cependant, la recommandation parlementaire soulève des questions cruciales quant à la participation économique des PME béninoises. En intégrant ces entreprises locales dans le processus d’acquisition, le parlement cherche non seulement à dynamiser l’économie nationale mais aussi à promouvoir le développement industriel à l’échelle locale. Cette approche pourrait offrir aux PME des opportunités accrues de croissance et de collaboration avec les institutions publiques, tout en contribuant à une répartition plus équitable des ressources économiques.
À l’avenir, il est attendu que l’application de cette recommandation implique des ajustements dans les pratiques d’achat gouvernementales. Cela pourrait inclure la révision des critères d’éligibilité pour les fournisseurs, la création de quotas réservés aux PME dans les contrats subséquents, ou encore la simplification des procédures d’appel d’offres pour faciliter la participation des entreprises locales.
Même si, selon la note circulaire du ministre Romuald Wadagni, des accords-cadres ont déjà été signés avec de grands fabricants, l’intégration des recommandations parlementaires pourrait conduire à une adaptation progressive des pratiques d’achat. Cela refléterait une volonté politique de soutenir et de renforcer le secteur des PME au Bénin, en alignant les objectifs économiques avec les impératifs de développement local. Dans le contexte où aucune PME béninoise ne fabrique actuellement des matériels informatiques sur place, l’implication des PME dans l’acquisition de ces équipements pourrait se concentrer sur d’autres aspects de la chaîne de valeur et de la prestation de services. Voici comment cela pourrait être envisagé d’après plusieurs experts du domaine avec qui nous avons échangé :
Assemblage ou personnalisation : Les PME pourraient se spécialiser dans l’assemblage ou la personnalisation de matériels informatiques importés. Cela inclurait l’intégration de logiciels, la configuration spécifique selon les besoins des clients locaux, ou même la maintenance et le support après-vente.
Distribution et logistique : Les PME pourraient jouer un rôle clé dans la distribution locale de matériels informatiques, facilitant ainsi l’accès à ces équipements dans tout le pays. Elles pourraient également gérer la logistique d’approvisionnement et de livraison, contribuant ainsi à une meilleure disponibilité des produits sur le marché.
Services connexes : Au-delà de la fabrication, les PME pourraient se spécialiser dans les services connexes tels que la formation des utilisateurs, la gestion des systèmes informatiques, la sécurité des réseaux, ou encore le développement de logiciels adaptés aux besoins locaux.
Selon les informations de notre source locale, bien que la fabrication directe de matériels informatiques puisse ne pas être une réalité locale, l’implication des PME dans ces autres aspects de la chaîne de valeur technologique pourrait encore générer des opportunités économiques significatives. Cela contribuerait à diversifier l’économie locale et à renforcer le secteur des technologies de l’information et de la communication (TIC), en alignant les pratiques d’achat gouvernementales avec les capacités et les compétences disponibles sur le marché béninois.
En somme, la recommandation du parlement ouvre la voie à une approche plus inclusive et diversifiée dans l’acquisition de matériels informatiques au Bénin. Elle témoigne d’une volonté politique, des représentants du peuple, de maximiser les retombées économiques locales tout en maintenant les standards de transparence et d’efficacité dans la gestion des finances publiques. L’impact de cette mesure sera scruté de près alors que le pays cherche à harmoniser ses ambitions de modernisation administrative avec les impératifs de développement économique local.
