Climat, Bénin – Hier (16/07/2024) Cotonou a accueilli une table ronde internationale consacrée au financement de l’action climatique, un événement de grande envergure organisé par le gouvernement béninois en collaboration avec le FMI et la Banque mondiale. Romuald Wadagni, ministre d’État en charge de l’Économie et des Finances du Bénin, y a présenté la vision audacieuse de l’exécutif béninois pour le futur écologique du continent africain, captivant selon notre source locale une audience composée de leaders du développement, de représentants du secteur privé et de la société civile. Que peut-on retenir ?
Vers une révolution dans le financement climatique
Dès sa prise de parole, le ministre d’État Romuald Wadagni a exprimé sa satisfaction de voir le Bénin jouer un rôle central dans cette initiative mondiale. Il a souligné l’ambition du pays de devenir un modèle en matière de financement climatique, en mettant en avant un projet innovant de vente de crédits carbone. D’après le ministre, le Bénin a développé un mécanisme de financement privé pour l’action climatique, basé sur la vente de 2,5 millions de crédits carbone vérifiés. Ces crédits sont directement liés à la contribution déterminée au niveau national et proviennent du premier projet national d’agriculture régénératrice lancé en Afrique.
En investissant dans des pratiques agricoles durables, le Bénin vise à réduire les émissions de gaz à effet de serre tout en renforçant la résilience de son secteur agricole. Selon Romuald Wadagni, cette approche du Bénin, pourrait être adoptée par d’autres nations africaines pour transformer le financement des initiatives climatiques.
Une stratégie de préparation minutieuse
Le ministre a ensuite détaillé le dispositif mis en place par le gouvernement béninois pour identifier et préparer les projets climatiques. Ce mécanisme vise l’identification précoce des projets potentiels, la réalisation d’études de préfaisabilité et le développement de pipelines de projets viables et de taille suffisante pour attirer des investissements. Cette approche permet de garantir que les projets climatiques soient non seulement prêts à être financés mais aussi à être mis en œuvre efficacement.
En insistant sur l’importance d’études de préfaisabilité rigoureuses et d’une identification précoce des projets potentiels, Romuald Wadagni a démontré la volonté du Bénin d’attirer des investissements significatifs et de garantir une mise en œuvre efficace des projets sélectionnés.
Financement vert et partenariats stratégiques
L’un des aspects les plus novateurs du plan présenté par Wadagni est la création d’une facilité de financement vert, en partenariat avec la Caisse des dépôts et consignations du Bénin (CDCB) et l’Initiative des banques vertes africaines de la Banque Africaine de Développement (BAD). Cette initiative vise à mobiliser des ressources substantielles pour financer des projets respectueux de l’environnement et à favoriser une transition vers une économie plus durable.
Par ailleurs, le Bénin envisage l’émission d’un prêt souverain en collaboration avec diverses institutions financières, destiné à stimuler les investissements du secteur privé dans des projets d’atténuation des effets du changement climatique. En combinant les financements publics et privés, le pays espère ainsi réunir les ressources nécessaires pour répondre aux défis environnementaux. Romuald Wadagni a conclu son intervention en affirmant que les efforts du Bénin pourraient servir de modèle pour l’ensemble du continent africain. Le ministre d’État a souligné que “si la bonne approche de financement est trouvée, l’Afrique serait la solution sur cette question de changement climatique”
Le Bénin, par son approche proactive et la mobilisation efficace de ses ressources, se positionne ainsi comme un leader régional dans la lutte contre le changement climatique.
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