Inflation, Bénin – Selon le dernier bulletin mensuel de l’Institut National de la Statistique et de la Démographie (INStaD) pour le mois de juillet 2024, l’Indice Harmonisé des Prix à la Consommation (IHPC) a enregistré une hausse notable, s’établissant à 112,4 contre 111,8 le mois précédent, soit une variation de +0,5 %.
Cette augmentation a conduit à un taux d’inflation annuel de 1,0 % pour le mois de juillet 2024, marquant une légère progression par rapport au taux de 0,8 % observé en juin 2024. Bien que modérée, cette inflation reflète les pressions exercées par des facteurs spécifiques, notamment la saisonnalité des produits et les défis d’approvisionnement, en particulier en provenance du Niger.
La saisonnalité des produits : un facteur clé
La principale contribution à cette hausse de l’inflation provient des prix des biens de la fonction « Produits alimentaires et boissons non alcoolisées », qui ont grimpé de 1,2 %. En tête de cette augmentation figurent les « Légumes secs et oléagineux » avec une hausse spectaculaire de 6,3 %. Cette flambée s’explique en grande partie par la saisonnalité du haricot, un produit essentiel dans l’alimentation des ménages. La période de récolte ayant atteint son terme, les stocks se réduisent, poussant les prix à la hausse.
Par ailleurs, les « Légumes frais en fruits ou racine » ont également vu leurs prix augmenter de 3,3 %. Ici encore, la saisonnalité joue un rôle déterminant, notamment pour l’oignon frais. La période de basse production conjuguée aux difficultés d’approvisionnement, particulièrement depuis le Niger, pays d’origine de ces denrées, a contribué à cette hausse. Les perturbations dans les chaînes d’approvisionnement, exacerbées par les conditions climatiques et les contraintes logistiques, pèsent lourdement sur les coûts de ces produits.
Les défis d’approvisionnement, un obstacle persistant
L’approvisionnement en denrées alimentaires, notamment en provenance du Niger, demeure un enjeu majeur depuis la non réouverture des frontières. Les tensions actuelles sur les routes commerciales et les difficultés logistiques impactent directement les prix à la consommation selon le rapport des experts de l’INStaD. Cette situation est particulièrement visible dans le segment des huiles, dont les prix ont augmenté de 2,3 %. Les huiles végétales, essentielles dans les cuisines des ménages, subissent les contrecoups des perturbations dans l’acheminement des matières premières et des produits finis.
Une modération partielle par les céréales
Toutefois, cette tendance haussière a été partiellement atténuée par la baisse des prix des « Céréales non transformées », qui ont enregistré une diminution de 1,8 %. Selon le bulletin mensuel, cette baisse s’explique par le repli progressif des prix du maïs séché, du mil et du sorgho, des céréales qui constituent des aliments de base dans l’alimentation locale. Ce recul des prix pourrait être attribué à une offre accrue suite aux récoltes récentes, ce qui a contribué à modérer l’inflation générale.
Perspectives et implications
Cette hausse de l’IHPC, bien qu’en partie modérée par la baisse des prix des céréales, met en lumière l’importance cruciale de la gestion des approvisionnements et des politiques agricoles adaptées aux fluctuations saisonnières. Si les défis d’approvisionnement ne sont pas résolus, notamment pour les produits en provenance du Niger, les prix pourraient continuer à grimper, affectant ainsi le pouvoir d’achat des ménages.
Bien que la hausse de l’IHPC en juillet 2024 soit modérée, elle révèle des dynamiques sous-jacentes complexes, dominées par la saisonnalité et les défis d’approvisionnement. La situation exige une attention particulière de la part des autorités pour assurer une stabilité économique durable, en particulier face à une inflation qui, bien que modérée à 1,0 % en glissement annuel, pourrait s’accentuer si ces problèmes ne sont pas résolus.