Dépenses budgétaires, Bénin – Au premier semestre 2024, le Bénin affiche des résultats inégaux en matière d’exécution budgétaire pour ses grands projets d’infrastructures. Selon les chiffres fournis par la direction générale du budget en date du 28 août 2024, certains chantiers ont bien avancé tandis que d’autres sont marqués par des retards préoccupants, notamment dans les secteurs essentiels tels que la santé et l’eau.
Ce rapport provisoire met en évidence les réussites accomplies, tout en soulignant les défis à relever pour que le pays puisse combler les retards accumulés d’ici la fin de l’année. Voici un tour d’horizon chiffré de l’exécution des grands projets d’infrastructures à mi-parcours de l’année.
Santé, Eau … : aucun décaissement au premier semestre 2024
Parmi les projets restés en suspens au 30 juin 2024, figurent des chantiers importants pour le développement du pays. Le projet de construction et réhabilitation de cinq CHU, de quatre CHD et d’un Hôpital de Zone, pourtant prioritaire pour améliorer le système de santé du Bénin, reste totalement inactif. Aucun des 5,67 milliards FCFA prévus n’a été engagé, laissant planer des doutes sur la capacité du secteur de la santé à répondre aux besoins urgents de la population des zones concernées.
Des projets d’infrastructure dans le secteur de l’eau connaît également des retards préoccupants. Le projet de construction et réhabilitation de 44 AEV, faisant partie du plan directeur d’approvisionnement en eau potable, n’a enregistré aucun décaissement sur les 2,35 milliards FCFA alloués pour l’année 2024.
Les infrastructures routières ne sont pas épargnées. Le projet de réhabilitation des routes Ouidah-Allada et Pahou-Tori, malgré un budget prévisionnel de 1,2 milliard FCFA, n’a pas démarré non plus. Le taux d’exécution étant de 0 %, ce blocage pourrait retarder la mobilité et le développement économique des zones concernées.
Des projets avec une progression timide
Dans d’autres secteurs, certains projets ont enregistré une avancée, mais bien en deçà des attentes. Le projet d’aménagement et d’entretien des routes et pistes rurales lié à la campagne agricole 2024-2026 n’a exécuté que 7,6 % de son budget, soit 204 millions FCFA sur un total prévu de 2,69 milliards FCFA. Cette lenteur dans l’aménagement des infrastructures rurales pourrait avoir un impact direct sur la campagne agricole, essentielle pour l’économie nationale.
D’autre part, le projet de construction et réhabilitation de cités, de bâtiments administratifs et d’infrastructures socio communautaires (PCBAIS) a connu une meilleure progression, avec un taux d’exécution de 85,1 %, soit 25,6 milliards FCFA dépensés sur une prévision de 30,1 milliards FCFA. Ce niveau d’avancement est encourageant, bien qu’il reste du travail pour achever ce projet dans les délais impartis.
Le projet d’entretien et maintenance des investissements au niveau central et des préfectures a quant à lui légèrement dépassé ses prévisions, avec une exécution de 101,9 %. Cette performance, bien que modeste, montre une bonne gestion des investissements déjà réalisés, permettant de maintenir en état les infrastructures existantes.
Une dynamique positive dans les infrastructures routières
Certains chantiers ont, en revanche, affiché une progression notable au cours du premier semestre 2024, notamment dans le secteur des infrastructures routières. Le projet de réhabilitation et renforcement de la RNIE 2, sur le tronçon Béroubouay-Kandi-Malanville, dépasse largement les prévisions budgétaires avec un taux d’exécution de 134,3 %. Plus de 5,18 milliards FCFA ont été dépensés contre un budget initial de 3,86 milliards FCFA, permettant une avancée significative dans la réhabilitation de cette voie stratégique pour les échanges commerciaux et la mobilité des populations.
Dans le même ordre d’idées, le projet de construction et entretien des routes en terre a atteint un taux d’exécution de 100 %, avec l’intégralité des 4,66 milliards FCFA prévus effectivement engagée. Ces progrès marquent une volonté d’améliorer l’accès aux zones rurales, contribuant ainsi à renforcer les infrastructures de transport dans tout le pays.
Certaines infrastructures routières se développent de manière satisfaisante, tandis que d’autres chantiers essentiels, notamment dans les domaines de la santé et de l’eau, subissent des retards notables. Il devient nécessaire de rectifier cette situation durant la seconde moitié de l’année afin de répondre aux attentes de la population et d’assurer une gestion efficace des ressources publiques.