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Révocation de Christelle Houndonougbo : un message politique derrière le motif administratif ?

Politique, BéninRendue publique ce mardi 29 octobre 2024, la décision de l’Union Progressiste Le Renouveau (UPR) de révoquer Christhelle Houndonougbo de ses fonctions de directrice de l’administration du parti suscite de vives réactions. Le motif officiel avancé par le président du parti, Joseph Djogbénou, évoque une « faute grave » liée à la signature d’un contrat, sans autorisation ni mandat, avec le cabinet « Particip GmbH » le 8 octobre dernier. Cependant, certains y voient un possible message politique, potentiellement lié au récent soutien affiché par la concernée envers Olivier Boko, actuellement en détention provisoire.

Dans son communiqué officiel, l’UPR précise que madame Houndonougbo a « engagé, poursuivi et conclu » un contrat au nom du parti sans en avoir reçu de « pouvoir spécial » ni « habilitation ». La justification administrative de cette révocation est donc nette et sans appel. Néanmoins, le contexte intrigue, elle intervient quelques semaines à peine après que Houndonougbo ait publiquement exprimé son soutien à Olivier Boko, au moment de son anniversaire, dans un message qui a fait grand bruit au sein de la mouvance présidentielle. (https://www.facebook.com/share/p/BD1qg8PeMCTZwtBs/) .

En effet, le 2 octobre, au lendemain du placement en détention provisoire de l’homme d’affaires Olivier Boko pour « complot contre la sûreté de l’État », « blanchiment de capitaux » et « corruption d’agent public », Christelle Houndonougbo écrivait sur sa page Facebook « Un frère reste un frère en toutes circonstances. Encore plus en période de grandes épreuves. » À ce message, elle ajoutait, « Où que tu sois fofo (grand frère), je te dis joyeux anniversaire ! ». Pour certains militants et observateurs, ce soutien public exprimait une fidélité personnelle lourde de sens, en contraste avec la ligne de fermeté adoptée par l’UPR concernant l’affaire Boko.

Un contexte sensible et une direction qui se resserre

La mise en détention d’Olivier Boko, réputé proche du président Patrice Talon, a provoqué de vives réactions et une grande attention médiatique. Dans ce contexte, le soutien de Houndonougbo, même personnel, pourrait être perçu comme une prise de position. Certains observateurs comme militants du parti voient déjà dans cette révocation un possible signal, celui d’un parti désireux de maintenir une ligne sans ambiguïté.

En effet, juste après la conférence de presse du procureur spécial de la CRIET sur la tentative présumée de coup d’État, l’UPR a rapidement condamné l’initiative en appelant à l’unité, ce qui place en porte-à-faux toute voix dissidente.

Une décision qui pourrait diviser

Dans un climat politique marqué par des tensions croissantes autour de l’affaire Boko, la révocation de Christhelle Houndonougbo pourrait bien créer des remous au sein de l’Union Progressiste le Renouveau. Selon certaines indiscrétions, certains élus du parti auraient mal perçu la prise de position du bureau politique au lendemain de la conférence de presse du procureur spécial de la CRIET, qui révélait les premiers éléments de la tentative présumée de coup d’État.

En appelant à l’unité dans cette décision, le parti semble vouloir étouffer toute voix dissidente. Mais la question reste posée : s’agit-il d’une simple mesure disciplinaire ou d’une sanction à l’encontre d’un soutien affiché envers une figure controversée ? Une réponse de la principale intéressée serait bienvenue, mais osera-t-elle contredire officiellement la position du parti ? Vu le climat politique actuel, cela serait une audace non négligeable de sa part.

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