Gouvernance, Bénin – Depuis lundi 28 octobre 2024, une annonce interministérielle suscite l’inquiétude et l’indignation des habitants du Grand Nokoué( Cotonou, Porto Novo, Abomey Calavi et Semè-Podji et Ouidah) . Ce nouvel arrêté impose aux ménages, dès le 1er janvier 2025 , de s’acquitter de frais pour la collecte des déchets ménagers, en contradiction apparente avec les déclarations de 2022 de Valéry Lawson, ancien directeur de la Société de gestion des déchets et de la salubrité du Grand Nokoué. Face à ce qui pourrait bien être une “confusion” aux conséquences financières directes pour la population, Nourou Dine Saka Saley, juriste et analyste politique reconnu, interpelle le gouvernement et l’Assemblée nationale.
Dans une déclaration diffusée sur les réseaux sociaux hier mercredi 30 octobre 2024, Nourou Dine Saka Saley revient sur les engagements pris il y a deux ans. En 2022, Valéry Lawson annonçait en effet que “les ménages bénéficient gratuitement de la collecte des déchets solides et ménagers” dans le cadre d’un vaste projet de modernisation, les coûts étant déjà inclus dans les factures d’eau et d’électricité. Or, le nouvel arrêté impose désormais des frais directs aux ménages, une mesure qui laisse planer le doute sur l’exactitude des informations précédentes.
“Il est donc important pour le gouvernement […] de clarifier” cette situation, insiste Nourou Dine Saka Saley, rappelant que la transparence est une exigence fondamentale en matière de gouvernance. Le non-respect d’un engagement aussi significatif ou un changement de cap sans explication soulève, selon lui, un problème de confiance entre les citoyens et l’État.
Le gouvernement face à une obligation de clarté
“Est-ce que le principe du paiement et de l’imputation des frais de collecte des déchets est toujours maintenu et nous le payons déjà sur les factures d’eau et d’électricité depuis avril 2022 […] ou alors est-ce qu’une autre option a été prise ?” demande Saka Saley, en invitant le gouvernement à éclaircir sans délai cette question essentielle. Les citoyens du Grand Nokoué, confrontés à cette exigence de paiement, ont droit à une réponse officielle sur la conformité de la nouvelle mesure avec les promesses antérieures.
Pour l’analyste politique, cette clarification n’est pas seulement une question de transparence, mais de respect des engagements publics. “Il est important […] que les populations n’apparaissent pas ou n’aient pas l’impression qu’elles étaient déjà en train de payer ou qu’elles ont déjà payé un service pour lequel on demande encore aujourd’hui de payer,” martèle-t-il.
Un appel à l’Assemblée nationale pour garantir la transparence
Dans son interpellation, Saka Saley exhorte également l’Assemblée nationale à remplir son rôle de contrôle et de vérification de l’action gouvernementale. Il invite ainsi les députés de toutes sensibilités politiques à prendre cette question en main : “c’est une question orale que les députés de tous bords pourraient poser,” rappelle-t-il, insistant sur le fait que cette affaire dépasse les clivages partisans. Il s’agit d’une “question sociale d’ordre national” et d’une “question d’ordre national”, pour laquelle il est essentiel que des élus de toutes tendances exigent du gouvernement une réponse précise.
Face à une mesure qui pourrait bien constituer une double contribution, le juriste appelle de ses vœux une position officielle claire. “Soit le gouvernement nous clarifie est-ce qu’on avait déjà commencé à payer le service ou alors est-ce que ce n’est que maintenant qu’on va payer,” conclut-il, rappelant que cette démarche de transparence est cruciale pour garantir la confiance entre l’État et ses citoyens.
Par cette prise de parole, Nourou Dine Saka Saley porte la voix des habitants du Grand Nokoué et exige des autorités qu’elles rendent des comptes sur une mesure opaque et contestable, dans l’intérêt d’une gouvernance responsable et d’une relation de confiance avec les populations.